L'ex-Premier secrétaire du PS François Hollande a affirmé mardi qu'un remaniement du gouvernement "s'imposait" et que "cette équipe (était) dévaluée", avec l'affaire Woerth/Bettencourt.

« Un remaniement s'impose - il ne m'appartient pas ici de le faire, c'est au président de la République - mais ce qu'il m'appartient de dire, c'est que cette équipe est aujourd'hui dévaluée », a affirmé le député de Corrèze à France 3, avant la séance des questions à l'Assemblée nationale. « Nous ne devons plus être sur des prises de parole du président de la République, nous devons être sur des actes », a estimé l'ancien numéro un du PS, qui avait évoqué une « crise morale de grande dimension ».

M. Hollande a redemandé une commission d'enquête sur le traitement fiscal de Mme Bettencourt et le financement de la campagne présidentielle de 2007. « Comment voulez-vous que cet homme assiégé de toutes parts puisse aujourd'hui en toute sérénité, changer les règles du droit à la retraite de nos concitoyens? » s'est interrogé M. Hollande à propos d'Eric Woerth.

Redressement moral

« Il est très difficile pour lui, - et dans la majorité, il y a la même lucidité que dans l'opposition -, de conduire une réforme qui demande aux Français des efforts quand le sentiment s'est installé au sommet de l'Etat qu'il n'y avait justement pas ce sens de responsabilité et ce sens du devoir », a poursuivi M. Hollande.

« Il y a un sursaut moral à porter dans le pays », a estimé M. Hollande qui a demandé à l'opposition « de se préparer au redressement moral du pays ».