Une semaine après le début du procès de l'ancien trader Jérôme Kerviel, un comité de soutien vient de se lancer en Bretagne pour "ne pas laisser tout seul" ce natif du Finistère alors qu'il "est attaqué de partout" selon son initiateur René Coupa.

« Je le sens tout seul », explique René Coupa, qui a décidé jeudi de lancer ce comité depuis le pays bigouden. « Quand j'ai entendu un de ses chefs dire qu'il mourra comme le trader qui a fait perdre le plus d'argent au monde, je me suis dit qu'il créait une image qui n'était pas celle de Jérôme Kerviel », explique-t-il à l'AFP.

M. Coupa, 75 ans, retraité, ne connaît pas personnellement Jérôme Kerviel mais aime « défendre des causes ». Il a d'abord appelé la mère de l'ex-trader qui a bien reçu son initiative. Samedi matin, il affirme avoir reçu un appel de Jérôme Kerviel qui l'a « remercié ».

Réaction de la diaspora bretonne

L'information publié samedi matin dans Le Télégramme a fait réagir la diaspora bretonne. M. Coupa a reçu par exemple un e-mail d'un salarié d'une société de « consulting » en Guadeloupe qui déplore que Kerviel ne soit qu'un « pion ».

« Les gens me disent : c'est pas possible qu'on lui fasse porter le chapeau tout seul », résume M. Coupa. Et le téléphone de M. Coupa, défenseur de l'image et de de la culture bretonne, n'arrête pas sonner.

Jérôme Kerviel est né le 11 janvier 1977 à Pont l'Abbé (Finistère), d'un père enseignant technique (métallier), décédé en 2006, et d'une mère coiffeuse, « une personne discrète » qui, comme lui, dit-il, « extériorise peu ses sentiments ». Il a un frère, de sept ans son aîné.

Il est jugé depuis la semaine dernière pour avoir fait perdre à la banque 4,9 milliards d'euros début 2008, après avoir pris à l'insu de sa hiérarchie des positions spéculatives exorbitantes, de plusieurs dizaines de milliards, en déjouant tous les contrôles.

Il encourt cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende. Son procès s'achèvera le 25 juin à l'issue de trois semaines d'audience