La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, assure dans un entretien paru jeudi dans Libération que "c'est le Medef qui a planté la taxe carbone", reportée sine die après la débâcle de la droite aux élections régionales.

"C'est clair, c'est le Medef qui a planté la taxe carbone. Au nom de la compétitivité. Est-ce que le Medef s'est ému des 2 milliards de bonus distribués aux banquiers?", s'agace Mme Jouanno dans le quotidien, en mettant aussi en cause les "céréaliers intensifs".

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'organisation patronale a indiqué que le Medef ne souhaitait "pas faire de commentaire" sur ces propos.

Dans sa première déclaration après la défaite, le président Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi qu'une taxe carbone serait adoptée en France uniquement si l'Europe mettait en place une "taxe aux frontières" de l'Europe pour protéger l'agriculture et l'industrie.

"Si on attend que l'Europe prenne une décision, la taxe carbone sera reportée sine die. Cela pose un problème ontologique à la gauche comme à la droite. Nos élus et une partie de la société n'ont pas compris l'importance de l'écologie", lance Mme Jouanno.

Interrogée sur son éventuelle démission, elle répond que "la démission est la dernière des solutions".

Au final, la volte-face sur la taxe carbone est le triomphe de "la culture du pouvoir sur la culture de l'action", juge Mme Jouanno, pour qui, "malgré tout, on n'est pas complètement sorti d'une forme de monarchie. C'est le pouvoir de l'apparence: officiers de sécurité et gyrophares pour les ministres".

Quant à la suite de son action au gouvernement, "il faut essayer quelque chose. Il me reste la parole. Je me ferai peut-être exploser mais ce n'est pas grave. (...) Je préfère aller au bout", conclut la secrétaire d'Etat.