Sommé de rembourser les quelques 4 milliards d'euros de dettes d'Icesave, une filiale de la banque nationale mise en faillite en 2008, l'Etat islandais doit faire face à la fronde d'une partie de sa population.

En Islande, la crise économique n'est pas encore de l'histoire ancienne, loin de là. Parmi les pays européens les plus touchés par la récession, l'île septentrionale vit ces derniers jours au rythme de l'affaire Icesave, du nom de cette filiale de la banque nationale Landsbanki, mise en faillite en octobre 2008.

Présente sur Internet en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, Icesave a entraîné dans sa chute près de 300.000 épargnants de ces deux pays, laissant une ardoise estimée entre 3,5 et 4 milliards d'euros.

Depuis, les gouvernements britannique et néerlandais font pression sur l'Etat islandais pour qu'il indemnise les victimes de cette banqueroute, n'hésitant pas à mettre dans la balance les aides promises par le FMI à l'Islande, ainsi que la possible candidature de l'île à l'entrée dans l'Union européenne.

Le 31 décembre dernier, le parlement islandais a cédé, acceptant de se porter garant des avoirs détenus par Icesave en adoptant, à une courte majorité, une loi de remboursement, qui a mis le feu aux poudres.

40.000 signatures

L'opinion publique islandaise est en effet très hostile au remboursement, dont elle craint qu'il plonge un peu plus le pays dans la récession.

Une pétition a ainsi recueilli plus de 40.000 signatures, soit un quart environ des Islandais en âge de voter. Et dans la foulée du vote de la loi, des contribuables se sont rassemblés, samedi dernier, autour de la résidence du Président islandais, Olafur Ragnar Grimsson, pour lui signifier leur colère.

La mobilisation semble avoir porté ses fruits : aujourd'hui, Olafur Ragnar Grimsson a annoncé qu'il refusait de ratifier la loi de remboursement qui, en vertu de la Constitution islandaise, sera donc soumise au suffrage universel, via un référendum national.

Le gouvernement néerlandais s'est déclaré « extrêmement déçu » de cette décision, tandis que la Grande-Bretagne attend toujours de l'Islande qu'elle « assume ses engagements ». L'affaire Icesave ne fait donc, sans doute, que commencer.