En préparation depuis plus d’un an, le rapport d’enquête parlementaire sur l’effondrement des banques Islandaises en octobre 2008 a été publié hier matin. La croissance incontrôlée des banques Islandaises et surtout « l’extrême négligence » des dirigeants de l’époque sont pointées du doigt.

Très attendu, le rapport de 2.000 pages de la SIC (Commission d'enquête spéciale), rendu public hier, désigne la classe dirigeante au pouvoir en octobre 2008 comme principale coupable de la faillite du système financier islandais. Au premier rang des responsables, l’ancien premier ministre Geir Haarde, l’ex ministre des finances Arni Mathiessen, et l’ancien ministre des banques Bjorgvin Sigurdsson sont accusés d’avoir fait preuve d’une « extrême négligence ».

Selon ce rapport, ils ont laissé pendant plusieurs années les banques islandaises se développer démesurément (leur taille a été multipliée par 20) et de manière extrêmement rapide. Avertis depuis 2006 par différents rapports sur les risques liés à cet emballement financier, ces hauts responsables ont ignoré les mises en garde et délibérément dissimulé ces informations cruciales à leur gouvernement et à l’opinion publique.

Faillite des trois banques les plus importantes

En octobre 2008, les trois principales banques du pays, Kaupthing, Landsbanki et Glitni, après avoir grandi de façon incontrôlée, s’étaient écroulées, entraînant une grave crise économique et financière. En plus de provoquer l’explosion du chômage et de la dette publique sur l’île, cette faillite bancaire généralisée avait eu des répercussions financières au-delà des frontières.

La faillite de la Banque Icesave, qui proposait des services de banque en ligne à l’étranger, avait notamment causé des pertes financières à 300.000 épargnants anglais et néerlandais. Depuis, le président Islandais avait décidé de soumettre à référendum la décision de rembourser les 4 milliards d’euros perdus par la Banque Icesave. Les Islandais avaient majoritairement refusé ce règlement.

Hier, le premier ministre Islandais, Johanna Sigurdardottir a réagi aux conclusions du rapport parlementaire, estimant que dans cette affaire « Les banques privées ont échoué, le système de surveillance a échoué, les hommes politiques ont échoué, le gouvernement a échoué, les médias ont échoué et l’idéologie du marché libre a échoué ».