Baisse de la durée d'indemnisation de 18 à 12 mois maximum, revoir le temps minimal travaillé pour bénéficier du chômage, ou encore réduire le niveau de l'indemnisation chômage : ces 3 pistes sont sur la table pour une entrée en vigueur en 2024.

L'année de nombreux changements pour les quelques 5 millions de personnes inscrites à France Travail. Un nouveau mode de calcul de l'allocation chômage acté par les partenaires sociaux à l'automne dernier doit être prochainement validé par le gouvernement. Il vise à réduire de 5 ou 6 le nombre de jours annuels indemnisés. Jusqu'à aujourd'hui, les indemnités chômage sont calculées en multipliant le nombre de jours du mois avec une allocation journalière, calculée sur la base du revenu passé et de la durée de cotisation. Désormais, les indemnités devraient être calculées sur 30 jours, y compris les mois où il y a 31 jours.

En revanche, ces jours économisés rallongeront d'autant de jours les droits des allocataires qui arrivent à la fin de leur période d'indemnisation. Un tour de passe-passe qui doit faire économiser 200 millions d'euros par an au régime d'assurance chômage.

Mais les règles vont probablement encore évoluer davantage. Le Premier ministre Gabriel Attal a indiqué mercredi qu'il souhaite une nouvelle réforme « globale » de l'assurance chômage d'ici l'automne prochain qui réduirait la durée d'indemnisation des chômeurs.

12 mois d'indemnisation ?

Le locataire de Matignon a demandé à sa ministre du Travail Catherine Vautrin « de préparer de nouvelles négociations » avec les partenaires sociaux sur l'assurance chômage avançant parmi les pistes une baisse de la durée d'indemnisation de 18 à 12 mois maximum.

A l'heure actuelle, la durée d'indemnisation est de 548 jours, soit 18 mois pour les personnes de moins de 53 ans à la date de fin de leur contrat de travail ; 685 jours c'est-à-dire 22,5 mois entre 53 ou 54 ans à la date de fin du contrat de travail et enfin 822 jours (27 mois) pour les allocataires ayant moins 55 ans à la date de fin de leur contrat de travail.

Cette durée indemnisation réduite de 25% depuis février 2023 peut être augmentée de 25% si le taux de chômage est au-dessus de 9%. Il est à l'heure actuelle de 7,5%.

Des règles durcies pour toucher le chômage ?

Autre piste évoquée : la possibilité de toucher au temps minimal travaillé pour bénéficier du chômage. Aujourd'hui, il faut au moins travailler 6 mois avant de pouvoir être indemnisé par France Travail. A l'avenir, la durée pourrait donc être allongée.

Dans le projet de convention signé par les partenaires sociaux en 2023, il est cependant prévu que la durée minimale d'activité ouvrant droit à l'assurance-chômage passera de 6 à 5 mois pour les primo-arrivants sur le marché du travail. Autre idée du Premier ministre : agir sur le « niveau » de l'indemnisation.

Cette réforme voulue par le gouvernement s'inscrit dans un contexte où les dépenses sociales sont dans le viseur de l'exécutif pour combler le déficit qui a dérapé l'an dernier au-delà de 5%. Si 10 milliards d'euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, des économies supplémentaires seront à trouver dès cette année, a prévenu le ministre de l'Economie.