Tandis que le taux de chômage repart à la hausse ces derniers mois, Elisabeth Borne reçoit ce lundi ses ministres Bruno Le Maire et Olivier Dussopt. Objectif : trouver des solutions pour inverser la tendance, quitte à réduire encore les droits des salariés et des chômeurs.

Mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron et son gouvernement. Le nombre d'inscrits à Pôle emploi sans activité a augmenté de 0,6% au troisième trimestre. Pour inverser la courbe, la Première ministre Elisabeth Borne reçoit ce lundi ses ministres Bruno Le Maire et Olivier Dussopt. Voici ce qui, déjà, vous attend en 2024.

Vers une baisse de l'indemnisation du chômage des seniors

C'est non ! Le gouvernement a demandé aux syndicats et aux organisations de revoir leur copie sur de nouvelles règles d'indemnisation chômage. Les deux camps devaient notamment trouver le moyen de réaliser 440 millions d'euros d'économies sur la période 2024-2027 mais les garanties ont été jugées insuffisantes par Matignon, notamment concernant les seniors.

Les règles d'indemnisation chômage actuelles sont donc prolongées jusqu'en juin, pour éviter une rupture des droits et le non versement des indemnités. En cas d'absence d'accord, le gouvernement aura les coudées franches pour choisir la formule qui lui convient le plus.

De son côté, Bruno Le Maire a proposé d'abaisser de la durée d'indemnisation chômage des plus de 55 ans pour l'aligner sur celles des autres chômeurs, soit 18 mois maximum contre 27 actuellement. « Je ne vois aucune raison pour qu'il y ait une durée d'indemnisation plus longue, c'est une hypocrisie totale, une façon de les mettre à la retraite de manière anticipée », a justifié le ministre de l'Economie sur France Info.

Objectif du patron de Bercy, encourager l'emploi des seniors et viser le plein emploi. On considère que le second objectif est atteint sous la barre des 5% de chômage contre 7% aujourd'hui. Mais en ce qui concerne les seniors, les chiffres sont tout autre puisqu'à date 36% des 60-64 ans travaillent.

Limiter les ruptures conventionnelles

Décidément très inspiré, Bruno Le Maire entend aussi réduire le délai de recours des salariés contre leur entreprise suite à un licenciement. Il cible aussi les dispositifs d'indemnisation du chômage qui nourrissent les départs anticipés, voire les licenciements, contribuent au chômage des seniors et grèvent les comptes de l'assurance chômage. Justement dans le viseur du gouvernement, il y a les ruptures conventionnelles, un dispositif qui permet de rompre à l'amiable un contrat de travail, y compris un CDI.

Depuis 2008, la rupture conventionnelle permet au salarié de bénéficier d'indemnités chômage, contrairement à une démission, et à l'employeur de ne pas devoir passer devant les prud'hommes. Selon la direction de l'Animation de la Recherche des Études et des Statistiques (Dares), il y a eu 500 000 ruptures de la sorte en 2022. Surtout, selon le gouvernement, ce dispositif et les indemnités qu'il permet de percevoir n'incite pas à chercher ou à reprendre un travail.

Un nouveau calcul de l'allocation conservé ?

Dans le projet de convention entre les syndicats et le patronat figurait notamment un nouveau calcul de l'allocation chômage sur 30 jours, y compris en janvier, février, mars, mai, juillet, août, octobre et décembre. Cette mesure réduit de facto de 5 ou 6 le nombre de jours annuels indemnisés.

Les syndicats craignent une nouvelle réduction des droits des chômeurs après la réforme qui avait réduit les droits des allocataires, non pas sur les montants, mais sur la durée d'indemnisation. La durée varie désormais en fonction du taux de chômage. Ainsi, si le taux de chômage est inférieur à 9%, la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi est réduite de 25%, en respectant une durée minimale de 6 mois.

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