Dans les années 80, près de 2 millions de particuliers ont travaillé à mi-temps payés moins que la moitié du Smic via des dispositifs comme les TUC. Grâce à la réforme des retraites, ces trimestres sont aujourd'hui pris en compte pour partir à taux plein. Mais pour certains, ce n'est pas suffisant. Et pour cause, non cotisés, ces trimestres ne donnent pas accès au départ précoce à la retraite via le dispositif carrière longue.

Les TUC (travaux d'utilité collective réservés au service public et aux associations), les SIVP (stages d'initiation à la vie professionnelle en entreprise) et autres stages d'insertion comptent désormais dans le nombre de trimestres requis pour un départ à taux plein à l'âge légal de la retraite.

Une avancée, mais qui reste insuffiante pour certains des 1,7 millions de particuliers concernés. Ils s'estiment en effet lésés, notamment pour les départs anticipés. En effet, les trimestres comptabilisés via ces dipositifs ne sont pas « cotisés » mais « assimilés ». Ce qui veut simplement dire que ces quatre trimestres accordés sur les périodes travaillées avant 18, 19, 20 ou 21 ans ne sont pas pris en compte pour le calcul des carrières longues. Ils ne permettent donc pas un départ anticipé à la retraite, rapporte Le Parisien.

Carrière longue : ce qui change avec la réforme des retraites

Une demi-mesure selon les interessés

Le groupe Facebook « TUC, les oubliés de la retraite » créé en 2020 et l'association du même nom, ont décidé de porter l'affaire en justice.

« On aurait pu rester au chômage et là on aurait eu droit à ces quatre trimestres cotisés et pas seulement assimilés... C'est un sentiment d'injustice pour tous », a expliqué Marie, la présidente de l'association et salariée dans la métallurgie au Parisien. « Quand le gouvernement dit qu'il va réparer une injustice du passé, il faut la réparer entièrement. Les gens sont assez furax », ajoute-t-elle.

Le député Horizons Paul Christophe, membre de la commission des affaires sociales a dit comprendre en partie leur insatisfaction. « On a répondu à la première demande. Si l'on accède à la seconde, celle des trimestres cotisés, il faudrait faire de même pour tous les stagiaires de la formation professionnelle. Cela poserait un problème de soutenabilité financière », avant d'ajouter qu'« il va falloir trouver une porte de sortie, peut-être en facilitant le rachat des trimestres à un prix abordable ».

« Est-ce que les TUC donnent droit à des trimestres bonus ? »