Une étude de l'Insee publiée ce mardi 20 septembre portant sur les bas salaires montre que les femmes et les jeunes sont particulièrement impactés par le phénomène. Et quand on perçoit un bas salaire, il est souvent compliqué de sortir de cette case.

Selon la définition de l'OCDE, on peut parler de bas salaire pour un emploi à temps plein rémunéré moins que les deux tiers (soit 1 310 euros nets par mois en 2019) du salaire médian. « Ce niveau de salaire est légèrement supérieur au Smic, qui s'élève à 1 204 euros nets par mois en 2019 », rappelle l'Insee en introduction de son étude sur le sujet, publié ce mardi 20 septembre.

Si les femmes sont plus touchées que les hommes, l'Insee note également une disparité dans les métiers. Ainsi, « parmi les femmes à bas salaires, 64% sont des employées, tandis que les hommes sont le plus souvent des ouvriers (57%). » Mais alors, quels sont les corps de métiers dans lesquels on retrouve le plus de bas salaires ? En tête, on trouve les ouvriers peu qualifiés (près de 60% de bas salaires), avec un salaire net mensuel moyen de 1 245 euros en 2019.

Une vingtaine de professions particulièrement touchées

Plus généralement, dans une vingtaine de professions, un travailleur sur quatre est concerné par le phénomène. C'est le cas chez les employés de maisons (un peu plus de 40%), les ouvriers de laboratoire, les aides à domicile, les assistantes maternelles, les agents de services dans les établissements scolaires ou encore les esthéticiens (plus de 30%, soit plus d'un travailleur sur trois dans tous ces domaines).

Les travailleurs touchant des bas salaires peuvent-ils espérer mieux dans le futur ? Pas toujours, tranche l'Insee, qui s'est basé sur des données de 2015 pour voir où en étaient les mêmes personnes en 2019. Si occuper un emploi à bas salaire est une situation transitoire pour environ la moitié des salariés concernés (48% occupent un emploi mieux rémunéré après un an et 55% quatre ans plus tard), « la part des salariés restés avec un bas salaire les années suivantes diminue au fil des années : elle est de 45% après une année et de 26% au bout de quatre ans, en 2019. »

Ce qui ne signifie pas que 74% s'en sortent. Si certains (13%) s'extraient ponctuellement de cette situation, ils finissent souvent par y revenir. « Enfin, 18% des salariés avec un bas salaire en 2015 ne sont plus salariés en 2019, qu'ils soient inactifs, chômeurs ou en emploi non salarié, dont près de 6% perçoivent une allocation au titre du chômage », note l'étude.

La situation est encore plus difficile pour les salariés exerçant les professions où les bas salaires sont les plus représentés. Ainsi, « en 2019, 41% de ceux ayant un bas salaire en 2015 ont encore un bas salaire en 2019 et, dans la majorité des cas, ils sont restés dans cette position professionnelle sans discontinuité. »

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