Ils sont invisibles aux yeux de leur entreprise. Et pourtant. Selon une récente étude de l'Institut Montaigne, les 200 000 salariés français « mis au placard » coûtent plus de 10 milliards d'euros chaque année.

C'est un secret de polichinelle. Dans certaines entreprises, les employés dont on veut se séparer mais qu'on ne peut pas licencier sans prendre le risque de finir aux prud'Hommes se font « mettre au placard ». Une technique pernicieuse qui consiste à confier au salarié des tâches inexistantes ou vides de sens pour le pousser vers la sortie.

La pratique est illégale, rappellent Les Echos, puisqu'elle peut être assimilée à du harcèlement moral. Toutefois, la mise au placard reste un sujet ultra-tabou. Difficile, par conséquent, de le quantifier. Du moins jusqu'à récemment. Car dans une note sur l'emploi des seniors, l'Institut Montaigne révèle qu'environ 200 000 salariés seraient concernés en France.

10 milliards d'euros par an

D'après le think tank, tous les profils et tous les secteurs sont impactés. Cela dit, les femmes seraient plus souvent victimes de cette pratique.

Mais plus que le nombre de salariés concernés, c'est le coût de ces mises au placard qui interpelle. Estimé à plus de 10 milliards d'euros par an, il comprend bien sûr les coûts directs, liés au maintien dans l'entreprise et au versement d'un salaire sans réelle contrepartie. Mais aussi les coûts indirects supportés par l'Assurance maladie.

Car la mise au placard n'est pas sans conséquences pour la santé psychologique des salariés. Or « les troubles psychologiques sont aujourd'hui la deuxième cause d'arrêt maladie en France et connaissent une forte hausse : 20% en 2022 contre 11% en 2016 », déplore l'Institut Montaigne.

Salaire, retraite... Avec quel revenu par mois êtes-vous riche ?

Sensibilisation en entreprise

Pour lutter contre ce fléau, le think tank préconise de lancer une campagne de sensibilisation auprès des entreprises, des syndicats et des DRH. Son objectif ? « Faire la lumière » sur la mise au placard et insister sur le caractère délétère de cette pratique.

Autre piste d'amélioration évoquée par les auteurs : intégrer cette problématique dans les axes de prévention de la médecine du travail.

Salaire : avez-vous été plus ou moins augmenté que les autres en 2022 ?