Depuis ce jeudi, l’Insee s’appuie sur les données de caisses des supermarchés pour calculer l’indice des prix à la consommation. Un indice qui sert à calculer l'inflation mais aussi à revaloriser les minimas sociaux.

-0,4% le mois dernier, +1,5% par rapport à janvier 2019 : l’Institut national de la statistique a publié ce 20 février son traditionnel indice des prix à la consommation (IPC). Traditionnel… Pas vraiment. En effet, depuis ce mois-ci, l’Insee a officiellement fait évoluer sa méthode de calcul. Plutôt que de s’appuyer sur les quelques 30 000 relevés de prix effectués par des enquêteurs sur le terrain, les statisticiens vont désormais aller récupérer l’info directement à la source. C’est-à-dire sur vos tickets de caisse… enfin, plus précisément, sur les données de caisses recueillies par les Leclerc, Super U et autres enseignes de grande distribution lors du paiement de vos courses en magasin.

Outre le prix payé, cette méthode de collecte va également permettre à l’Insee de connaître la quantité achetée de près de 80 millions de produits (produits alimentaires industriels, d’entretien, d’hygiène et de beauté), via 1,7 milliard d’enregistrements par mois. De quoi refléter plus fidèlement les habitudes de consommation des Français pour faire, au besoin, évoluer la composition du panier de biens et services servant à calculer l’indice des prix.

Toutefois, ces 80 millions de produits ne couvrant que 10% du panier de biens, les enquêtes sur le terrain resteront nécessaires. « L’indice des prix à la consommation couvre toute la consommation des ménages et pas seulement les produits de grande consommation dans la grande distribution. Ainsi, pour les autres produits consommés et pour les autres formes de vente [achats sur internet par exemple, ndlr], la collecte de prix habituelle est maintenue », détaille par communiqué l’Institut national de la statistique.

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Des études de prix régionales

L’Insee explique également que cette base de données plus fournie va lui permettre de créer de nouvelles études : « À terme, les données de caisses permettront de produire de nouvelles statistiques, par exemple des prix moyens, des comparaisons spatiales de prix ou des indices de prix régionaux ».

Mais, surtout, cette évolution vise à mettre la France au niveau de ses voisins. Neuf pays, dont la Suisse, les Pays-Bas, l’Italie ou encore la Belgique, utilisent déjà les données de caisses pour leurs statistiques. L’enjeu est donc, aussi, de pouvoir faire des comparaisons internationales plus fiables.