« Un nouvel indicateur » de l'Insee sur « l'évolution du revenu moyen par tête » sera nécessaire pour calculer la valeur du point du futur système de retraites, a indiqué le secrétaire d'Etat Laurent Pietraszewski vendredi, la gauche critiquant aussitôt « un amateurisme coupable ».

Durant un débat technique en commission à l'Assemblée sur la « valeur du point », enjeu déterminant de la réforme, M. Pietraszewski a rappelé qu'elle serait indexée sur l'évolution des revenus moyens, un calcul a priori plus « dynamique » et favorable qu'une indexation sur l'inflation. Cette « évolution annuelle du revenu moyen par tête constatée par l'Insee », évoquée dans l'article 9 du projet de loi, est un « indicateur » qui « aujourd'hui n'existe pas » et reste « à créer ».

« Il est intéressant de le créer, parce qu'il n'y a pas que les salariés qui vont être concernés par cette dynamique de revalorisation. Le point ne va pas concerner que les salariés, mais l'ensemble des Français, les revenus des indépendants, des fonctionnaires. Il est donc juste et objectif de constituer un indicateur qui concerne toutes ces populations », a-t-il expliqué. « C'est un indicateur qui va donner de la cohérence », a-t-il ajouté, « peut-être qu'il fallait l'expliquer, je le fais bien volontiers ».

« On ne peut pas vous flouer, c'est écrit dans la loi »

Dans le projet de loi, on indique, en outre, que les taux de revalorisation de la valeur du point « ne peuvent être inférieurs à l'évolution annuelle des prix », soit « une base minimum sur l'inflation », a indiqué le co-rapporteur du texte Nicolas Turquois (MoDem), évoquant une « ceinture de rappel » comme à l'heure actuelle. « On ne peut pas vous flouer, c'est écrit dans la loi ».

Ce nouvel indicateur a suscité une salve de critiques des oppositions de gauche. « C'est la stupéfaction. A chaque fois qu'une heure passe, on découvre un nouveau lièvre », a dénoncé l'insoumise Clémentine Autain, pendant que le socialiste Boris Vallaud fustigeait « un amateurisme coupable », en fondant un modèle sur « un indicateur qui n'existe pas ». A droite, Gilles Carrez (LR) a insisté sur l'intégration des « indépendants » dans le nouveau calcul. « Vous savez que beaucoup d'indépendants se servent aujourd'hui en dividendes. Donc je demande au ministre d'intégrer les dividendes dans l'assiette » de ce « revenu moyen ». Le MoDem Jean-Paul Mattei a soutenu cette demande.