Consultation médicale à 65 ans, application pour « avancer en âge en bonne santé », aide à la transformation d'une baignoire en douche : le gouvernement a présenté, ou renouvelé, jeudi des mesures pour prévenir la perte d'autonomie, nouvelle étape avant une « loi grand âge » très attendue mais repoussée à l'été.

« La perte d'autonomie n'est pas une fatalité. Elle n'est pas liée à l'âge mais à la maladie, et peut être prévenue », a déclaré la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en présentant une « stratégie du vieillir en bonne santé » pour « préserver l'autonomie des aînés le plus longtemps possible ». Afin de « mettre l'accent » sur le moment-clé du passage en retraite, davantage de « rendez-vous de prévention », permettant un bilan de santé complet, seront proposés dans les centres de santé agréés des caisses d'assurance maladie ou retraite pour les personnes âgées de 62 à 65 ans.

« D'ici 2022 », quelques 200.000 assurés doivent en bénéficier, en priorité les plus précaires, a détaillé Agnès Buzyn lors d'une table-ronde devant des acteurs du secteur et le ministre du Logement, Julien Denormandie.

Parmi les autres actions figure notamment le programme d'adaptation des salles de bains, lieu où les personnes âgées chutent, mis en place depuis septembre 2019 par le ministère du Logement. Doté d'un milliard d'euros, il doit permettre l'adaptation de 200.000 salles de bain via des subventions de 5.000 euros, a rappelé Julien Denormandie.

Une application bientôt lancée

Une application pour « avancer en âge en bonne santé » sera par ailleurs lancée fin 2020 par Santé publique France. Calquée sur le modèle de l'application « Tabac info service », qui prodigue des conseils pour arrêter de fumer, elle permettra « d'auto-évaluer » ses besoins et d'avoir des orientations personnalisées.

Reconnaissant « l'intérêt des actions de prévention », l'AD-PA, association de directeurs d'Ehpad et de services à domicile, estime dans un communiqué qu'il faudrait surtout « augmenter le temps de professionnels auprès des personnes aidées au quotidien ». Comme d'autres associations, l'AD-PA s'inquiète depuis plusieurs mois du report de la réforme du « grand âge », promise par Emmanuel Macron pour 2019 mais reportée à l'été.

« Le texte de loi est prévu en 2020 », a assuré Agnès Buzyn aux journalistes à l'issue de la table-ronde. Selon elle, « il y a encore un peu de travail pour aboutir à un projet de loi qui change concrètement la vie des gens » mais « le calendrier parlementaire est en train d'être calé ».