Les représentants des principaux assureurs et mutuelles français ont proposé mardi de créer un système généralisé d'assurance contre le risque financier de perte d'autonomie au grand âge, un dispositif qui fonctionnerait par répartition, sur la base d'un tarif unique.

Cette assurance « dépendance » serait systématiquement incluse dans les contrats de complémentaire santé dont bénéficient la quasi totalité des Français, en tout cas dans les contrats dits « responsables » - qui bénéficient d'une taxation moindre en échange du respect d'un cahier des charges défini par les pouvoirs publics -, a expliqué dans un communiqué la Fédération française de l'assurance (FFA). Cette solution, co-construite avec la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF), pourrait être mise en place sans recourir à des financements publics, font valoir les deux fédérations.

A titre d'exemple, la cotisation supplémentaire affectée à ce nouveau risque serait de 9,50 euros par mois si tous les assurés étaient mis à contribution dès l'âge de 22 ans. Et le fonds constitué ainsi par répartition permettrait le versement d'une rente de 500 euros par mois aux personnes les plus dépendantes. Ce qui permettrait de soulager en partie les familles confrontées aux restes à charge des aides à domicile et plus encore en maison de retraite.

Une autre solution serait de démarrer la contribution à un âge plus élevé : par exemple, si tout le monde cotisait à partir de 42 ans, chacun paierait 13,70 euros par mois pour la même rente de 500 euros par mois en cas de dépendance. Ou 8,20 euros par mois, pour une rente mensuelle de 300 euros.

« Il faut envisager cette couverture dès maintenant »

« Heureusement, tout le monde ne finit pas sa vie dans une situation de grande dépendance, ce risque est donc mutualisable et par conséquent il est assurable », a observé auprès de l'AFP Florence Lustman, la présidente de la FFA. « Nous avons cherché une solution qui soit la plus économique possible pour les Français, d'où l'importance d'une mutualisation très large du risque », a-t-elle ajouté.

Si ce système était mis en place, les assureurs pourraient en outre assurer une large palette de services, comme une aide aux aidants dans leurs démarches administratives, a souligné Florence Lustman. Attention toutefois, préviennent les promoteurs de cette initiative : vu le vieillissement attendu de la population dans les années et les décennies à venir, il faut agir vite. « Pour que le risque financier lié à la dépendance soit supportable et assurable dans de bonnes conditions, il faut envisager sa couverture dès maintenant », anticipent-ils.