Trois des quatre organisations syndicales ont validé cette semaine l’accord, pour les quatre prochaines années, sur les retraites complémentaires du privé. Il prévoit notamment la réindexation des pensions versées par l'Agirc-Arrco sur la hausse des prix.

Ex-salariés du privé, vos pensions de retraite complémentaires vont bientôt croître au même niveau que la hausse des prix. A partir du 1er novembre 2019 et jusqu’en 2022, la partie complémentaire, versée aux 16 millions de retraités affiliés à l’Agirc-Arrco, va être revalorisée sur l’inflation. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du projet d’accord entre les partenaires sociaux en débat depuis fin janvier.

Le 10 mai dernier, après trois séances, les organisations syndicales salariées et patronales avaient mis un point final aux négociations sur le nouvel accord Agirc-Arrco. Le texte qui en découlait devant ensuite être entériné par ces mêmes organisations. La CFTC a initié le mouvement le 13 mai, puis ce fut au tout de la CFDT le 14 mai et enfin de Force Ouvrière le 16 mai. Seule la CGT avait prévenu qu’elle ne voterait pas cet accord, ce qui est insuffisant pour empêcher son application. Du côté du patronat, la validation n’est plus qu’une question de temps, puisqu’au sortir de la dernière réunion de négociation, Claude Tendil vice-président du Medef expliquait que les trois organisations patronales signeraient cet accord sur les retraites complémentaires.

Dans le détail, l’accord prévoit la revalorisation chaque année de la valeur d’achat du point de référence, gelé depuis 2013. « Autrement dit, les retraités auront la garantie, pendant 4 ans, de ne pas perdre en pouvoir d’achat sur la partie complémentaire de leur retraite. Une bonne nouvelle quand, côté régime général, l’heure est plutôt au gel des pensions », se réjouit ainsi la CFDT par communiqué. De plus, cette revalorisation pourra être légèrement supérieure à l’inflation, prévoit l’accord. Le conseil d’administration de l’Agrirc-Arrco peut en effet, de son côté, majorer de 0,2% supplémentaire « si la situation du régime le permet », nuance toutefois la CFTC dans son communiqué.

Echec des négociations sur le malus

En revanche, les négociations ont achoppé sur le coefficient de solidarité adopté en 2015 pour une application en 2019. Il perdurera au grand dam des organisations syndicales. « Les partenaires sociaux n’ont pas obtenu du Medef qu’il revienne sur sa position. Le patronat en a fait une position de principe, restant inflexible pendant toutes les discussions », regrette ainsi la CFDT. Pour rappel, ce coefficient correspond à une décote de 10% sur les pensions complémentaires. Elle s’applique pendant 3 ans, après la liquidation des droits à taux plein, et jusqu’aux 67 ans, au maximum, du retraité.