Le ministre du Travail, Eric Woerth, a appelé à "l'esprit de responsabilité" les députés qui examinent à partir de mardi l'avant-projet de loi sur les retraites en commission des Affaires sociales, avant son examen en séance plénière en septembre.

« J'espère que l'esprit de responsabilité soufflera mais je n'en doute pas. On ne peut pas laisser aller le système des retraites tel qu'il est, il faut le modifier en douceur », a déclaré M. Woerth sur Europe 1. L'avant-projet de réforme est notamment bâti autour du recul de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite.

400 amendements déposés

Interrogé sur d'éventuels amendements de la réforme d'ici le 7 septembre, le ministre a répondu qu'elle pouvait « être amendée sur pas mal d'aspects mais pas sur l'essentiel : pas sur le report des conditions d'âge, le rythme des progressions de cet âge, sur l'idée qu'en 2018 on doit être à l'équilibre financier ». Au total, quelque 400 amendements ont été déposés. La plupart émanent de l'opposition et n'ont, sauf exception, aucune chance d'être adoptés. 80 sont issus de l'UMP.

En revanche, « on peut continuer à travailler sur la pénibilité », a ajouté M. Woerth, soulignant vouloir « poursuivre la concertation » sur ce thème. Le projet de loi prévoit le droit à un départ anticipé à 60 ans pour les personnes présentant une incapacité d'au moins 20%.

« Pour la première fois on intègre des notions de pénibilité dans le calcul des retraites », a insisté le ministre. Défendant le caractère individuel de la reconnaissance de la pénibilité, il a ajouté : « si vous ne constatez pas la pénibilité, cela veut dire que n'importe qui peut y avoir accès et que c'est très injuste ».

Interrogé sur les personnes qui ont racheté des trimestres et seront pénalisé par le recul de l'âge de départ, M. Woerth a déclaré qu'il allait « proposer aux députés que nous remboursions ces trimestres achetés ».