Le ministre du Travail, Eric Woerth, a indiqué lundi que le projet du gouvernement sur les retraites contiendrait "quelques mesures sur l'emploi des seniors", évoquant notamment un possible allègement de charges pour les entreprises, qui "doivent être incitées à garder les seniors".

« Les entreprises doivent être incitées à garder les seniors. Le marché du travail est compliqué donc il faut surtout que les personnes qui ont entre 55 et 60 ans soient conservées dans l'entreprise et ne se retrouvent pas sur le marché du travail », a-t-il déclaré, lors de la visite d'une agence de la Caisse nationale d'assurance vieillesse dans le XVe arrondissement de Paris.

« Il y a des dispositifs qui peuvent être mis en place avec l'aide de l'Etat pour faire du tutorat, aménager un temps partiel, aider les entreprises sur le plan des charges sociales: il y aura des éléments dans la loi, autour de ces idées-là », a-t-il expliqué.

« Augmenter l'âge légal de la retraite, comme nous avons annoncé que nous le ferions, c'est aussi renvoyer une autre image des seniors au travail », a également affirmé M. Woerth.

Il a précisé que « les seniors (n'étaient) pas trop chers: l'expérience d'un senior est irremplaçable ».

« Le senior, quand il est soit à la retraite, soit dans un autre type de dispositif, il est encore plus cher qu'au travail puisqu'il n'y a pas de productivité », a-t-il déclaré.

Instauration d'un point d'étape individuel

Le ministre a par ailleurs expliqué être favorable à l'instauration d'un point d'étape individuel sur la retraite via un rendez-vous personnalisé pour chaque salarié autour de 45 ans avec sa caisse de retraite.

« Aujourd'hui, on fait un point vers 55 ans, je pense qu'il faut faire un point avant. Le gouvernement propose que l'on fasse un point précis vers 45 ans à un moment donné où l'on peut encore agir sur les paramètres de sa retraite », a-t-il indiqué.

Revenant sur la pénibilité, il a expliqué qu'il fallait pouvoir « la mesurer, sinon c'est très injuste ». « L'idée, c'est de pouvoir tenir compte de la pénibilité, nous allons le faire, mais de pouvoir aussi constater cette pénibilité, qui doit être avérée », a indiqué M. Woerth.

« Il faut que ce soit contrôlable. Nous mettrons en place des processus qui permettront très clairement d'acter qu'il y a bien eu pénibilité liée à une activité professionnelle », a-t-il ajouté dans le talk Orange-Le Figaro, lundi soir.

Pour le ministre, « la meilleure façon de prendre en compte la pénibilité, c'est pas au moment de la retraite », mais c'est « de faire évoluer votre poste de travail, etc. », (...) et de « compenser cette pénibilité au moment du travail ».

Lors de la retraite, « si vous avez des marques physiques de pénibilité parce qu'elle n'a pas été suffisamment bien compensée, alors c'est normal que vous preniez votre retraite un peu plus tôt que les autres », a-t-il ajouté.

Le gouvernement doit rendre entre le 15 et le 20 juin son projet de loi sur les retraites.

Par ailleurs, interrogé sur une possible hausse des cotisations vieillesse des fonctionnaires, qui pourrait être compensée par une hausse des salaires, M. Woerth a déclaré: « on n'est pas dans une période où l'on augmente les salaires de fonctionnaires tous les jours, à vitesse grand V comme si on était dans une situation de progression économique ».