Lundi, le secrétaire général de l'association des handicapés de la vie (Fnath), Arnaud de Broca, a estimé nécessaire de "combiner" une approche collective et une approche individuelle dans la prise en compte de la pénibilité du travail pour le calcul du départ en retraite.

« L'âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisations doivent tenir compte de la pénibilité des activités exercées et ne sauraient être uniformes pour toutes les catégories professionnelles », souligne Arnaud de Broca dans une tribune au journal Le Monde.

« Il est souvent opposé une approche collective, permettant à toutes les personnes exerçant un certain nombre de tâches (port de charges lourdes, horaires décalés, exposition à des substances cancérigènes, etc.) d'entrer automatiquement dans le dispositif, à une approche individuelle reposant sur l'examen au cas par cas de chaque personne par une commission d'experts », remarque-t-il. Mais « à l'évidence, il convient de combiner les deux », a-t-il expliqué.

Une approche individuelle mais « non médicalisée »

« Si la définition des critères d'accès à une retraite anticipée doit être générale, un dispositif d'accès complémentaire doit reposer sur une approche individualisée mais non médicalisée », car « les critères généraux (...) laisseront sur le côté des personnes pourtant soumises à des contraintes et à des travaux pénibles », a-t-il ajouté.

Pour M. de Broca, « les travailleurs exposés doivent pouvoir bénéficier d'une retraite anticipée », comme l'ont déjà obtenue les travailleurs de l'amiante. Il juge « difficilement concevable que les travailleurs exposés à d'autres substances cancérigènes, comme les poussières de bois, ne bénéficient pas des mêmes avancées », mais estime que la retraite anticipée doit bénéficier non seulement aux malades mais aussi « à toutes les personnes démontrant la réalité de l'exposition à ces contraintes ».

Pour l'association, les départs anticipés pour pénibilité doivent revenir à la charge des employeurs

Par ailleurs, le secrétaire général de la Fnath considère que ce serait « une profonde erreur et une injustice sociale supplémentaire » de faire financer ce volet de la réforme par l'assurance maladie, estimant que le financement doit être « majoritairement à la charge des employeurs ».

Enfin, il estime qu'une personne exposée à des substances cancérigènes et qui « bénéficiera d'une retraite anticipée », devra pouvoir aussi « être indemnisée de ses préjudices », rappelant que « les victimes du travail restent à ce jour les moins bien indemnisées ».

La Fnath, qui revendique quelque 200.000 adhérents, défend aussi bien les personnes handicapées de naissance que les victimes d'accidents de la vie (malades) ou du travail.