Mercredi matin, le ministre du Travail Eric Woerth a une nouvelle fois plaidé pour une réforme du système des retraites, après la publication des simulations chiffrées du Conseil d'orientation des retraites(COR).

Mardi, le COR a publié plusieurs simulations chiffrées montrant que quels que soient les critères retenus, allongement de la durée légale du travail à 63 ou 65 ans, ou allongement des cotisations à 43 ou 45 ans, le financement du régime de retraites ne serait pas complètement assuré à l'horizon 2050.

Réagissant à ces simulations, le ministre du travail a déclaré sur Canal + que « Les chiffres font froid dans le dos. (...) Les chiffres eux-mêmes parlent. (...) C'est pour ça qu'il faut faire une réforme urgente. (...) D'ailleurs tous les partis politiques et syndicats en conviennent ». « Les chiffres montrent qu'en réalité il n'y a pas de financement durable de nos régimes de retraites, pour des raisons de démographie » a-t-il ajouté en mentionnant également le poids de la crise.

Les scénarios du COR ne sont pas ceux du gouvernement, a souligné le ministre après avoir rappelé que ce conseil est d'abord « un outil technique » pour aider à la préparation de la réforme des retraites.

« Un document d'orientation générale » présenté lundi prochain

Réitérant la volonté présidentielle de « ne pas augmenter les cotisations d'une manière générale (...) mais d'une manière ciblée sur certains revenus », le ministre a précisé qu'il présenterait lundi prochain un « document d'orientation générale », c'est-à-dire les premières pistes de réformes des retraites proposées par le gouvernement. « Ce document, a-t-il dit, permettra de poursuivre la discussion pendant encore un bon mois ».

Par ailleurs le ministre a exclu l'idée défendue par un think tank du Parti socialiste, Terra Nova, de faire contribuer les retraités actuels au financement des retraites. « Ce n'est pas une bonne idée parce que (les) revenus de pensions sont par nature inférieurs à ceux que vous gagniez quand vous étiez en activité ». Enfin, le ministre a réaffirmé l'idée selon laquelle le gouvernement « ne touchera(it) pas au bouclier fiscal pour régler quoi que ce soit », y compris le financement de la réforme des retraites, a-t-il dit.