Le ministre du Travail Eric Woerth a estimé vendredi que "le PS a évolué" sur la réforme des retraites et que les "strauss-kahniens ont une vision responsable des choses", notamment sur le report de l'âge légal de départ en retraite.

Interrogé sur le sentiment du leader de la CFDT François Chérèque que le gouvernement allait reporter l'âge légal de départ après 60 ans, M. Woerth a répondu: « Dans le document d'orientation, on dit que le gouvernement s'oriente vers une augmentation de la vie au travail, on cite les deux manettes, durée de cotisation et report de l'âge légal. On n'en dit pas plus, mais pas moins ».

« On n'est pas les seuls à le dire. Quelqu'un comme M. Straus-Kahn hier (jeudi lors d'un entretien télévisé ndlr) l'a dit abondamment », a-t-il souligné devant la presse. « C'est le message de Washington », a-t-il ironisé.

Le directeur général du FMI, le socialiste Dominique Strauss-Kahn, a réfuté jeudi tout « dogme » sur l'âge de départ en retraite, jugeant que si on « vit 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans » et plaidant pour une « différenciation », tenant compte de « la pénibilité » et de l'espérance de vie.

Augmenter la durée de vie au travail

Pour le ministre du Travail, « il est juste d'augmenter la durée de vie au travail, c'est la première réponse à apporter au système de retraite par répartition ». « Il faut avoir le courage de le dire, il faut être responsable, tous les partis politiques ne le sont pas », a-t-il ajouté vendredi.

« Je note quand même que le PS a évolué. Il y a d'un côté tous ceux qui sont strauss-kahniens et qui ont une vision responsable des choses, vu de Washington ou de Paris, et il y a ceux qui restent dans le PS d'il y a 10, 20 ans, 30 ans qui a toujours évité le débat sur les retraites », a lancé M. Woerth.

Sur la réforme des retraites, le gouvernement, « d'ici mi-juin-fin juin, mettra sur la table un avant-projet de loi, mais beaucoup de choses restent à caler. J'ai avec le président de la République, le Premier ministre, toute une série de réunions à venir sur les arbitrages. On le fait aussi en fonction de ce qu'on entend et qu'on lit », a-t-il précisé.

« J'ai toujours dit qu'il y avait plusieurs types de mesures: d'âge, de ressources, de prise en compte de la pénibilité, l'emploi des seniors », a observé le ministre, affichant la volonté de « présenter une réforme d'équilibre à 10 ou 20 ans, 2020 ou 2030 -on a laissé ouvert cet horizon ».