Après une hausse de 15% en février, le tarif réglementé de l'électricité va à nouveau augmenter de 10% en août. Pour le consommateur, cette décision du gouvernement représente en moyenne 160 euros de plus par an. L'objectif de l'exécutif est de réduire les coûts pour les finances publiques.

Après 18 mois où la hausse a été maintenue à 4% face à l'envolée des prix du marché de l'énergie, après l'augmentation de 15% du tarif réglementé de vente (TRV) en février 2023, le prix de l'électricité va à nouveau grimper de 10% au 1er août. Le gouvernement a saisi le Conseil supérieur de l'énergie pour une consultation formelle en ce sens, révèle le journal Les Echos ce mardi. L'information a ensuite été confirmée par les ministères de l'Économie et de la Transition énergétique tandis que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) recommandait un relèvement de 75%.

Pour les clients du tarif bleu qui se chauffent à l'électricité, la hausse moyenne devrait être de 160 euros par an après celle de 240 euros du début d'année. Au total, près de 21 millions de foyers sont abonnés au TRV. « A partir du 1er août, le bouclier tarifaire continuera de prendre en charge la protection des Francais à plus du tiers de leur facture (37%) », contre 43% aujourd'hui, calcule le gouvernement dans son communiqué. Selon une source de l'exécutif citée par Reuters, il n'y aura pas de nouvelle hausse avant le 1er février 2024.

« Le gouvernement nous fait un coup de poignard dans le dos dans le creux de l'été », a dénoncé de son côté sur France Info, François Carlier, délégué général de l'association de défense des consommateurs CLCV. Il accuse « le gouvernement [d'avoir] renié sa parole ».

Un bouclier tarifaire pour les ménages modestes ?

Cette annonce s'inscrit dans le choix du gouvernement de mettre fin au bouclier tarifaire pour l'électricité en 2025. « Il faut sortir de la politique du chéquier et du Quoi qu'il en coûte, qui ont été exceptionnellement efficaces », avait justifié le ministre avril dernier. « Sortir des boucliers (électricité en 2025 et gaz en 2023, NDLR) doit se faire progressivement pour ne pas inquiéter nos compatriotes », a encore assuré le patron de Bercy. Voici donc le premier pallier.

« Le tarif réglementé de l'électricité d'EDF va-t-il lui aussi disparaître ? »

Jeudi dernier sur RTL, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, avait aussi rappelé la nécessité de faire des économies. Le gouvernement a évalué, à la fin de l'an dernier, à 110 milliards d'euros entre 2021 et 2023 le coût du bouclier énergétique pour les ménages, les collectivités et les entreprises. La fin progressive des boucliers tarifaires sur l'électricité et le gaz représenterait près de 14 milliards d'euros d'économies, d'après ses projections.

Hasard du calendrier, trois économistes du Conseil d'analyse économique (CAE) estimaient la semaine passée qu'il fallait mettre fin au bouclier tarifaire sur les prix de l'électricité pour les ménages les plus aisés afin de réduire son coût, tout en encourageant la sobriété énergétique, tandis que les plus modestes continueraient de bénéficier d'un accompagnement. Une autre option consisterait à distribuer un chèque énergie aux ménages les plus modestes.