Si vous avez changé vos habitudes de transport ou de travail et que votre kilométrage annuel est limité, l'assurance auto payée au kilomètre pourrait être avantageuse financièrement. Pour autant, les assureurs ne constatent pas d'engouement particulier en France bien que le marché de l'assurance à la demande se développe.

Eternelle interrogation : paye-t-on trop chère son assurance auto ? A cette question, la Fédération française de l'assurance (FFA) répond : « La tarification dépend toujours des trois mêmes grandes catégories de critères, à savoir les caractéristiques techniques du véhicule, l'usage et la fréquence d'utilisation de la voiture, ainsi que le profil du conducteur, son expérience au volant ». Crise sanitaire qui pousse au télétravail, prise de conscience écologique qui incite, surtout dans les métropoles, à utiliser le vélo ( hausse des ventes de 117% entre juin 2019 et juin 2020 et de fréquentation des pistes cyclables) et les transports en commun plutôt que son véhicule personnel... les nouveaux usages changent nos besoins d'assuré et encouragent à renégocier les termes et la forme des contrats d'assurance souscrits.

« Si vous êtes un petit rouleur, entre 7 000 et 12 000 kilomètres par an, l'assurance au kilomètre peut vous faire économiser entre 12 et 40% sur votre prime annuelle, assure Amina Walter, directrice générale adjointe du comparateur LeLynx.fr. C'est le Pay as you drive (Payez ce que vous conduisez, ndlr) anglo-saxon. » Avec ce système vous réglez entre 0,010 et 0,040 centimes d'euro le kilomètre parcouru que vous déclarez auprès d'un garagiste agréé ou grâce à un boîtier installé dans votre véhicule dont les données personnelles sont gérées par la CNIL.

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Forte attente pour l'assurance à la demande

Plus largement, selon un sondage OpinionWay de 2019, 65% des Français disent être prêts à faire appel à un assureur pour des usages ponctuels. Cette attente est encore plus forte chez les 25-34 ans : 73% d'entre eux plébiscitent l'assurance à la demande mais peu franchissent le pas. « Le premier public de ces offres ce sont les jeunes puis les urbains (salariés, moins de 40 ans, en ville), soit les publics qui payent leur assurance le plus cher mais si les usages changent tout le monde va s'adapter. Moins de kilomètres équivaut à moins de risques et les assureurs sont pragmatiques », affirme Christophe Bescond, responsable du marketing chez AcommeAssure, un courtier en ligne. Selon lui, le gain est minimum de 10 à 15% sur un profil équivalent.

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Par exemple, le Pay how you drive (Payez comme vous conduisez, ndlr) tient ainsi compte de votre comportement au volant, de la distance, de votre vitesse comme des heures auxquelles vous prenez le volant. « Ces systèmes sont aussi avantageux pour des véhicules secondaires ou un camping-car que l'on utilise pour des besoins ciblés sur l'année », précise Amina Walter qui ne constate pas dans les données de son entreprise une poussée de ce mode de protection ces derniers mois.

« Pas d'engouement »

Sur AcommeAssure, depuis trois mois, la part de contrats souscrit avec un boîtier connecté qui restitue des informations de conduite, dont le kilométrage, représente 15%, soit un score stable. Par contre, les contrats comprenant un forfait kilométrique encadré sont en hausse de 5 points en un an, pour atteindre un total de 40% des contrats signés. Néanmoins, « il est encore tôt » pour savoir si cette hausse répond au télétravail ou à l'essor du vélo mais on « ne constate pas un engouement » démesuré pour l'assurance au kilomètre ou à la demande de la part des assurés comme des assureurs, abonde Christophe Bescond.

Les compagnies d'assurance classique ne proposent pas forcément ce modèle à leurs clients contrairement aux pays anglo-saxons où le Pay when you drive (Payez quand vous conduisez, ndlr) - contrats d'assurance à l'heure - est en plein essor via les start-up du secteur (Assurtech ou Insuretech, ndlr). Ces offres représentent près d'une proposition sur deux chez Confused le comparateur britannique, propriétaire du Lynx et profitent du montant élevé des primes d'assurance traditionnelles dans ces pays.

Les assurances auto vont-elles augmenter en 2021 ?

Selon une étude publiée par le cabinet spécialisé Facts and Figures à la rentrée, une hausse moyenne -de 1,5 à 2% de la cotisation annuelle sur l'ensemble du secteur de l'assurance auto est à prévoir. Assurland.com prévoit de son côté une stabilité du marché voire des baisses de cotisations pour « redorer l'image du secteur » après la crise sanitaire où les compagnies ont généré 2 milliards d'euros d'économies. La Maif et la Matmut ont annoncé de leur côté un gel des cotisations.