Selon une enquête Ipsos - Apprentis d'Auteuil, 51% des Français comptent faire un don sur l'année 2020. Un chiffre stable par rapport à l'an passé. En revanche, 18% d'entre eux devraient rédiger un chèque moins élevé qu'en 2019 et 5% ne referont pas de don.

La crise du coronavirus a-t-elle (ou aura-t-elle) un impact sur la générosité des Français ? C'est ce qu'a voulu savoir la fondation des Apprentis d'Auteuil en demandant à l'institut de sondage Ipsos d'interroger les Français sur leurs intentions de dons (1). Il en ressort un constat plutôt positif selon Stéphane Dauge, directeur de la communication et de la collecte à Apprentis d'Auteuil : « Il est encourageant de constater, dans la crise sanitaire inédite que nous traversons, qu'un Français sur quatre et près de la moitié de ceux disposant de hauts revenus, comptent augmenter le montant de leurs dons cette année par rapport à 2019 ». Mais d'autres, affectés par la crise ou inquiets de l'avenir, vont en revanche voir leur générosité baisser.

Dans le détail, pour l'ensemble des Français donateurs (dont la moyenne de dons était de 300 euros l'an passé), 3% des personnes interrogées pensent donner un montant « beaucoup plus élevé » en 2020 qu'en 2019, 22% « un peu plus élevé », 52% « ni plus ni moins élevé », 14% « un peu moins élevé », 4% « beaucoup moins élevé » et 5% ne renouvelleront pas leur geste de solidarité cette année.

Si l'on se concentre sur les hauts revenus (ceux dont le revenu annuel net du foyer est supérieur à 120 000 euros, soit moins de 2% des foyers fiscaux), 49% des donateurs envisagent de faire un chèque total plus important, 31% de donner le même montant qu'en 2019 (en moyenne 2 140 euros l'année dernière), 19% de se montrer moins généreux et 1% de ne pas refaire de don. Et, alors qu'ils étaient 77% à avoir donné de l'argent à des œuvres en 2019, ces Français privilégiés devraient être 82% à se déclarer comme donateurs en 2020.

Certains Français ont déjà concrétisé leurs promesses : un quart d'entre eux (et plus de 6 sur 10 chez les plus aisés) ont donné de l'argent à des associations entre janvier et fin mai. Et la fondation des Apprentis d'Auteuil compte sur un élément majeur pour que les dons affluent en plus grand nombre cette année : le réhaussement du plafond de déduction des dons aux organismes d'aide aux personnes en difficulté pour l'impôt sur le revenu. « Le fait que ce plafond ait été augmenté pour les dons effectués cette année, passant de 537 euros à 1 000 euros, est encore trop peu connu » explique Stéphane Dauge. Seuls 27% des Français (et 54% chez les hauts revenus) savent en effet que ce plafond a été relevé. Concrètement, cela signifie que sur 1 000 euros versés en 2020 aux Restos du cœur, au Secours populaire, à la Croix rouge, etc, les donateurs bénéficieront de 750 euros de réduction d'impôt en 2021.

(1) Enquête Ipsos effectuée du 19 au 28 mai par Internet auprès de 1 500 Français dont 1 000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française et de 500 personnes dont le revenu annuel net du foyer est supérieur à 120 000 euros (moins de 2% des foyers fiscaux).