Faire contribuer les « très hauts revenus » et les multinationales à l'effort de solidarité, augmenter les investissements dans la transition écologique ou encore soutenir davantage la jeunesse : les députés du groupe « Ecologie Démocratie Solidarité » ont présenté mardi leurs priorités pour relancer l'économie.

A la veille de la présentation par le gouvernement du troisième projet de budget rectificatif rendu nécessaire par la crise du coronavirus, les élus du nouveau groupe entendent ainsi concrétiser « le changement de cap souhaité par le président de la République », a affirmé leur co-président Matthieu Orphelin (ex-LREM). Ils comptent porter des amendements à ce projet de budget conformément à 7 priorités, ont ils indiqué lors de leur première conférence de presse depuis la création mi-mai de cette nouvelle entité rassemblant 17 élus.

Pour « lancer enfin les grands travaux écologiques » et enclencher « un choc d'investissement des collectivités », ils plaident notamment pour un plan « d'au moins 5 milliards d'euros par an sur trois ans ». Ils proposeront aussi des mesures de soutien au secteur ferroviaire, pour les travailleurs indépendants ou encore les jeunes avec par exemple la suppression du délai permettant à l'employeur de ne pas rémunérer les stages de moins de deux mois.

Objectif : récolter 750 millions d'euros

Les élus du nouveau groupe comptent également proposer de dégager de nouvelles recettes fiscales même si « le discours officiel du gouvernement » est de refuser toute charge fiscale supplémentaire, a indiqué l'ex-« marcheuse » Emilie Cariou, qui a été « whip »(cheffe de file LREM) de la commission des Finances.

S'ils estiment qu'il est « hors de question » de rajouter de la charge fiscale sur les PME et les ménages, les élus proposeront notamment une « contribution exceptionnelle des plus aisés » qui permettrait de dégager 750 millions d'euros d'ici 2022.

Ils préconisent aussi « des mesures de fiscalité qui porteront sur des réserves ou des niches fiscales qui aujourd'hui bénéficient aux très grands groupes mondiaux », a indiqué Emilie Cariou, évoquant aussi des dispositions concernant la fiscalité des sociétés d'assurances, des mesures qui pourraient dégager 3 milliards par an.