Le télétravail gagne du terrain, année après année, dans les entreprises françaises. Les récentes grèves ou l'actuelle épidémie de Covid-19 renforcent logiquement le recours au travail à domicile. Mais travailler chez soi n'est pas une option envisageable pour plus d'un salarié sur deux.

La crise sanitaire du Covid-19 et le mouvement de grève d’ampleur – du moins dans les transports – de la fin 2019 accélèrent la bascule de nombreux salariés vers le télétravail. Avant ces événements, 30% des salariés affirmaient déjà qu'ils avaient recours au télétravail, occasionnellement ou ponctuellement, selon une étude (1) dévoilée ce jeudi par Malakoff Humanis. Plus récemment, en particulier en réaction aux grèves des transports, 4% de salariés interrogés par l'institut CSA se sont convertis au télétravail. Ce chiffre pourrait encore grossir : 6% reconnaissent qu’ils pourraient y recourir à l’avenir, par exemple dans le cadre du confinement dû au virus Covid-19.

Mais tous les salariés ne sont pas logés à la même enseigne. 60% des personnes interrogées déclarent leurs emplois comme « non télétravaillables ». Commerces, travail en usine, hôpitaux et la majeure partie des métiers médicaux, police… Les exemples de secteurs ne permettant pas de travailler depuis chez soi son légion. « Le télétravail est presque à maturité », confie à l’AFP la directrice de l’innovation Anne-Sophie Godon la directrice de l’innovation de Malakoff Humanis. Elle reconnaît donc que « grignoter les 60% d’emplois jugés peu propices au télétravail va prendre du temps ».

Un tiers des PME et grandes entreprises acceptent le télétravail

Au-delà des grèves et du coronavirus, l'étude constate un vrai mouvement de fond. Le télétravail gagne du terrain : 32% des entreprises acceptent une dose de télétravail, du moins pour certains de leurs salariés, contre 26% en 2017. Précision d’importance : CSA n’a interrogé que des salariés et dirigeants d’entreprises de plus de 10 employés, les proportions énoncées écartent donc de fait les très petites entreprises (TPE).

Dans les PME et grandes entreprises, donc, le « télétravailleur type » est plutôt un cadre, manager, travaillant dans une société employant 250 personnes ou plus, et dont le temps de transport quotidien pour se rendre au travail dépasse 2h par jour. Ces télétravailleurs ne passent d’ailleurs par tout leur temps à leur domicile : en moyenne, ces salariés travaillent depuis chez eux un peu moins de 7 jours par mois.

(1) Sondage réalisé par CSA Research pour Malakoff Humanis auprès d’échantillons représentatifs de 1 610 salariés du privé (dont 600 managers) travaillant dans des entreprises de plus de 10 salariés, et auprès de 402 dirigeants, fin 2019 pouis en février 2020.