En ce vendredi 13, les Français vont encore être nombreux à tenter leur chance à la loterie, au casino, aux jeux de grattage… Mais il y a des départements dans lesquels les joueurs misent (et perdent) plus que d’autres.

Dans une note publiée en octobre 2019, l’Observatoire des jeux (relié au ministère de l’Economie) a dévoilé une intéressante cartographie de la France qui joue (1). Si la dépense annuelle nette moyenne (2) est de 198 euros par habitant majeur en France, elle évolue dans un rapport de 1 à 4 selon les départements. Loteries, jeux de grattage, paris sportifs ou hippiques, casinos… Les Français n’ont pas du tout les mêmes pratiques à l’échelle territoriale.

Tous types de jeux confondus, c’est dans les Deux-Sèvres que le niveau de dépenses nettes de jeu est le plus faible. Les habitants de plus de 18 ans de ce département n’ont perdu « que » 98 euros sur l’année 2017. A l’inverse, les Alpes-Maritimes remportent la médaille d’or des dépenses de jeu avec un montant de 424 euros ! Mais il faut noter que plus de la moitié de cette somme est dépensée dans des casinos, bien implantés sur ce territoire alors qu’ils sont absents de 35 départements français.

Douze départements ont une dépense nette moyenne de jeux supérieure d’au moins 25% à la moyenne nationale : les Alpes-Maritimes donc, mais aussi le Var, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Corse, la Corse du Sud, la Haute-Savoie, le Haut-Rhin, le Calvados, la Nièvre, le Val-d’Oise, la Seine-Saint-Denis et Paris. Ils représentent 18,7% de la population majeure mais 28,7% des dépenses de jeu…

Cartographie des dépenses de jeux en France

Des disparités territoriales selon le type de jeu

Les jeux de tirage et de grattage (Loto, Euromillions, Banco, Morpion et autres tickets à gratter) coûtent en moyenne 85 euros aux Français. La Corse en est particulièrement friande avec une dépense nette de 129 euros tandis que les habitants de Haute-Garonne sont les moins dépensiers (ou les plus chanceux en termes de gains…) avec 50 euros de perte sur ces jeux en 2017.

L’Observatoire des jeux note que les paris sportifs, qui génèrent une dépense moyenne de 19 euros, restent des pratiques très localisées. « Le volume des dépenses nettes évolue dans un rapport de 1 à 10 selon le territoire considéré : 6 euros pour la Creuse, 62 euros pour la Corse ».

Le constat de la disparité territoriale est encore plus marqué pour les paris hippiques (40 euros de dépense moyenne en 2017 au niveau national). « Seuls dix-huit territoires ont une dépense supérieure et concentrent 48,1% de la dépense nette pour 31,8% de la population majeure ». En tête se trouvent les habitants de la Creuse, avec un investissement à perte de 115,40 euros sur l’année 2017. A l’opposé figure la Dordogne, avec seulement 7,30 euros.

Enfin, les jeux de casino constituent « une activité plus difficilement accessible » puisque seuls 60 départements comptent au moins un établissement de jeu (il en existe 193 sur le territoire métropolitain). La dépense moyenne s’établit à 43 euros. Avec 12 casinos, les Alpes-Maritimes enregistrent le niveau de pertes le plus conséquent du pays : 222 euros en 2017.

(1) Cartographie sociale des jeux d’argent et de hasard en France en 2017 – Note de l’Observatoire des jeux, octobre 2019 - Etude portant sur la France métropolitaine

(2) La dépense nette de jeu est le montant des mises des joueurs diminué des gains et « représente donc la perte monétaire consécutive à la pratique des jeux d’argent ».