Inquiets du montant de leur pension de retraite, les Français comptent sur leur propre épargne. Toutefois, les produits dédiés à la préparation de la retraite, comme le PERP ou le Perco, restent marginaux dans le portefeuille des ménages. Et pas sûr que le volet épargne-retraite de la loi Pacte change la donne, si l'on en croit les résultats d’un récent sondage.

Les Français épargnent en moyenne 14% de leur revenu chaque mois, un chiffre légèrement inférieur aux Allemands (17%) mais nettement au-dessus des Britanniques (5%) et des Espagnols (7,5%). Les principales raisons de thésauriser sont bien identifiées et ne varient pas au fil des enquêtes d’opinion. Ainsi, d’après l’Observatoire Odoxa-Linxea-Les Echos paru ce 3 octobre, les Français épargnent en premier lieu par crainte de l'avenir de leur situation financière. Un motif cité par près d’un sondé sur 2 (1).

Mais, alors que l’image du froussard colle souvent à la peau de l’épargnant français, il ressort au contraire de ce sondage que les Italiens sont plus anxieux. 51% d’entre eux épargnent en prévision d’une dégradation de leur situation économique, l’incertitude politique actuelle y étant probablement pour quelque chose. 51% : c’est également le pourcentage des sondés espagnols ayant énoncé l'argument de la peur du futur.

La retraite, un motif d’épargne pour 4 Français sur 10

Après la crainte vient l’épargne en prévision de la retraite : 37% des Français mettent en effet de l’argent de côté pour préparer leurs vieux jours. Une proportion supérieure à la moyenne européenne (32%). Et seul un Français sur 4 pense que le régime actuel permet de bénéficier d’une retraite correcte, la proportion tombant à 19% pour les femmes comme pour les catégories dites « populaires » (CSP-).

Pour compléter leurs ressources, 42% des sondés ont souscrit au moins un produit d’épargne qu’ils dédient à la préparation de leur retraite. Il s’agit essentiellement d’une assurance-vie, détenue par 54% des personnes interrogées, et de livrets d’épargne, possédés par 39% des sondés. En revanche, les produits d’épargne-retraite à proprement parler sont nettement moins prisés. Les plus courants, car accessibles à l’ensemble des salariés, à savoir le PERP et le Perco, sont détenus par respectivement 12% et 11% des Français, loin devant le contrat Madelin, réservé aux professions libérales, et détenu par 3% des sondés. Pas surprenant donc que l’encours de l’épargne-retraite ne représente que 200 milliards d’euros, quand celui de l’assurance-vie dépasse les 1 700 milliards d’euros.

75% des épargnants favorables à la rente

Rendre les produits d’épargne-retraite plus attractifs, c'est une des aspirations du gouvernement au travers de la loi Pacte, actuellement en débat à l’Assemblée nationale. Elle prévoit notamment la possibilité d'une sortie intégrale en capital. Jusqu’à présent, au dénouement du contrat, les détenteurs d’un PERP ne peuvent en effet retirer que 20% des fonds, le reste étant versé progressivement sous forme de rente viagère. Or, cette réforme n’aura vraisemblablement que peu d’impact. En effet, plus de 3 sondés sur 4 ont répondu préférer recevoir un complément de revenu régulier, pendant toute la durée de leur retraite, plutôt qu’un versement en intégralité des fonds capitalisés à leur départ en retraite.

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(1) Les rendez-vous de l’argent. Observatoire Odoxa-Linxea-Les Echos. Octobre 2018