Banquiers, assureurs ou encore gestionnaires d'actifs se réunissent lundi pour dévoiler leurs pistes destinées à flécher l'épargne des Français vers le financement des entreprises, un des paris d'Emmanuel Macron qui a supprimé l'impôt sur la fortune.

« On a fait une grande réforme fiscale », a rappelé la députée Amélie de Montchalin, cheffe de file LREM au sein de la commission des Finances à l'origine de l'événement, sur RTL. « Le but c'est de remettre l'intérêt des épargnants en face de l'intérêt de l'économie, que les épargnants aient un plus à investir leur épargne dans les PME », a-t-elle expliqué.

Le colloque sera ouvert par le Premier ministre Edouard Philippe et clôturé par le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et le président de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF), Robert Ophèle, interviendront aussi.

Des réformes critiquées

L'événement avait été annoncé en octobre par Amélie de Montchalin, au début du débat parlementaire sur le projet de loi de finances pour 2018, premier budget du quinquennat Macron dont l'une des mesures-phare a été la transformation de l'ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI). Le texte a aussi instauré un prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus du capital mobilier de 30%.

Ces mesures ont été critiquées par l'opposition socialiste, communiste et Insoumise, qui a dénoncé « un cadeau aux plus riches ». La majorité En Marche-Modem a de son côté fait valoir à de nombreuses reprises que ces réformes avaient pour but de pousser les Français aisés à investir leur épargne dans les entreprises, en particulier les PME, qui manquent cruellement de financement pour pouvoir se développer.

« On cherche à doubler la part des Français qui vont dans les PME, aujourd'hui c'est à peu près 5 milliards, on cherche à atteindre 10 milliards » d'euros, a indiqué Amélie de Montchalin. Soulignant que 1.600 milliards d'euros dormaient sur des contrats d'assurance-vie dans l'Hexagone, elle a dit espérer que « chacun mette une petite portion de son épargne dans les PME » et pas « tous ses oeufs dans le même panier », faisant valoir que ce type d'investissement, plus risqué que les placements traditionnels, aurait aussi plus de rendement à long terme. Elle a aussi indiqué qu'elle réunirait ces acteurs « tous les six mois » pour vérifier que les engagements annoncés seraient bien tenus.