Les députés Constructifs ont « des réserves » sur le projet de budget du gouvernement, notamment sur l'ISF qu'ils auraient préféré voir totalement supprimé ou sur la hausse de la CSG, a déclaré mardi l'un de leurs chef de file, Franck Riester.

« Nous ne pouvons que saluer la stratégie économique du gouvernement qui est claire et qui est suivie d'effets dans le budget. En revanche nous avons (...) un certain nombre de réserves ou de remarques », a déclaré Franck Riester, co-président du groupe composé d'élus UDI et LR, lors d'un point de presse.

La hausse de la CSG, qui sera instaurée sans compensation par une baisse des cotisations sociales pour certains Français comme les retraités, en a fait partie. Les Constructifs sont « favorables à l'augmentation du pouvoir d'achat des Français via la baisse des charges sociales sur les salaires », a affirmé le député de Seine-et-Marne (issu de LR), jugeant « important que le travail paye davantage ». Mais, a-t-il souligné, « nous pensons que pour financer cela, l'augmentation de la TVA aurait été une meilleure solution que l'augmentation de la CSG. Nous ferons des propositions dans ce sens ».

ISF : « l'idéal aurait été de supprimer la totalité »

Sur l'Impôt sur la fortune (ISF), appelé à devenir un « impôt sur la fortune immobilière » (IFI), « l'idéal aurait été de supprimer la totalité » de cet « impôt absurde, anti-économique, uniquement démagogique et politique », a-t-il également déclaré. Mais « à partir du moment où le gouvernement argue qu'il faut réorienter l'épargne vers l'outil productif et le financement des entreprises », les élus Constructifs soutiendront « une taxation supérieure pour les patrimoines de confort comme les lingots d'or et les yachts », a-t-il ajouté.

L'élu de Seine-et-Marne a également dit partager l'idée que la taxe d'habitation est « injuste ». Mais il a recommandé, plutôt que de faire « une semi-réforme », de réfléchir à « un nouvel impôt sur la fiscalité locale » pour « mettre davantage de justice » et « mieux accompagner le développement des investissements des entreprises dans les territoires ».

Aller « plus loin dans la baisse des dépenses »

Franck Riester a encore demandé d'aller « plus loin dans la baisse des dépenses », notamment via la suppression d'emplois publics. « On entend parler de 1.200 emplois publics en moins en 2018, or Emmanuel Macron dans sa campagne parlait de 120 000 en moins sur le quinquennat. Ce rythme, s'il est confirmé, va être compliqué à tenir », selon lui.

Pour autant, les Constructifs voteront le texte, selon leur co-président, qui a mis en avant « deux gros points » d'accord : « la sincérité du budget et le choix stratégique économique de miser sur l'investissement des entreprises », ainsi que « la baisse des charges sociales pour les salariés ».