Le commissaire européen désigné, le français Pierre Moscovici, sera « rigoureux », « sérieux » mais « pas inflexible », a-t-il expliqué dimanche soir sur i-Télé, n'excluant pas de sanctionner la France si elle ne satisfaisait pas aux demandes de la commission européenne sur son budget.

« Je n'aime pas le mot inflexible », a assuré l'ancien ministre de l'Economie. « Je pense qu'il faut être un commissaire européen rigoureux, sérieux, je le serai », a-t-il assuré. « Il y a des règles, je les appliquerai et s'il faut les appliquer à mon pays d'origine, (...) la France, je le ferai évidemment. C'est une question de crédibilité pour l'institution et pour moi même », a-t-il encore expliqué.

La France, comme ses partenaires européens, doit présenter son projet de Budget à l'exécutif européen au plus tard mercredi. La commission, qui sera encore dirigée par José Manuel Barroso, aura 15 jours pour accepter ce projet ou demander de lui présenter un projet de budget révisé.

Or, selon plusieurs sources européennes, la Commission pourrait demander à la France de revoir son projet de budget 2015, qui prévoit un déficit à 4,3% du PIB, loin des 3% auxquels Paris s'était engagé. Cette discussion entre Paris et Bruxelles pourrait se poursuivre quelques semaines, y compris après l'arrivée d'une nouvelle équipe à la tête de la Commission, dirigée par Jean-Claude Juncker et à laquelle participera Pierre Moscovici.

Des sanctions si les règles ne sont pas appliquées

Si ces discussions n'aboutissent pas à un accord, il y a des procédures « qui peuvent aller vers des sanctions », a rappelé M. Moscovici. « La France, comme tous les autres Etats membres, doit appliquer les règles. Personne ne comprendrait qu'il en soit autrement. L'UE, ce sont 28 Etats-membre, que beaucoup d'autres pays ont fait des efforts et qu'ils nous regardent sans indulgence ».