Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé mardi à l'Assemblée que le projet de budget 2015 était celui « qu'il faut à la France », et balayé l'idée d'un possible « rejet » par l'Union européenne, relayée par la presse et agitée par certains élus.

« Il n'y a qu'un seul Parlement (...) qui a en charge d'approuver ou non le budget de la France (...) c'est le Parlement français. Et je ne vois pas en quoi vous pouvez dire aujourd'hui, sauf à prêter une nouvelle fois quelque grâce à je ne sais quelle information, que le budget de la France serait rejeté. De toute façon la commission européenne ne peut pas (...) rejeter (le budget), elle peut faire des remarques, c'est tout à fait son droit », a affirmé le Premier ministre, en réponse à une question du député UMP Philippe Gosselin.

« Mais nous considérons nous qu'avec les choix que nous avons faits, de vérité, sur le niveau de déficit, sur la dépense publique, les efforts que nous allons demander aux Français, 21 milliards en 2015, nous pensons qu'avec les choix que nous faisons pour les entreprises et pour la croissance, c'est le budget qu'il faut à la France », a-t-il poursuivi.

Selon plusieurs sources européennes, la Commission pourrait demander à Paris de revoir son projet de budget 2015, qui prévoit un déficit à 4,3% du PIB, loin des 3%. Depuis un an, elle dispose d'un droit de regard sur les projets de budgets nationaux, une prérogative dont elle n'a pas encore usé. Si elle constate des manquements graves en terme de réduction budgétaire et/ou de réformes, elle peut demander à un Etat de lui présenter un projet de budget révisé.

« Je vous confirme que nous avons un budget sérieux et que nous allons le défendre sérieusement (...) Nous sommes prêts à dialoguer mais on ne va pas se faire morigéner par la commission », a pour sa part déclaré Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, lors de l'émission « Preuves par trois » sur Public sénat.