Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault estime qu'une éventuelle baisse d'impôts en 2015, évoquée par l'entourage de François Hollande, ne pourrait intervenir que si les économies sont bel et bien au rendez-vous, dans une interview au Monde daté de samedi.

Mardi, l'Elysée a indiqué envisager « une première baisse d'impôts », un « petit geste pour les ménages » en 2015. Pour les entreprises, le président a déjà annoncé une baisse des prélèvements, en contrepartie d'embauches.

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« Le gouvernement s'est engagé à baisser la dépense publique d'au moins 50 milliards d'euros d'ici à 2017, ce qui est un effort considérable », souligne le Premier ministre dans Le Monde. « Si nous parvenons à faire davantage et si le contexte économique le permet, nous pourrons baisser les impôts plus vite », ajoute-t-il, sans s'engager plus avant. A ce stade, les ménages devront se contenter de la réindexation du barème de l'impôt et d'autres mesures ciblées sur les plus modestes.

L'harmonisation d'ici 2020 confirmée

Pour les entreprises, « outre la suppression des cotisations familiales, nous devons nous attaquer à la multiplication des petites taxes qui, additionnées, finissent par peser lourd », explique le chef du gouvernement. Selon lui, « l'autre chantier est de rapprocher la fiscalité des entreprises de celle de nos voisins allemands à l'horizon 2020 ».

Jean-Marc Ayrault, qui recevra lundi les partenaires sociaux sur le pacte de responsabilité, répète qu'il sera vigilant quant aux « contreparties » demandées aux entreprises, même s'il n'a « pas des engagements une conception administrative ».

Interrogé sur la prévision de croissance du gouvernement cette année (0,9%), le Premier ministre juge qu'« 1% est tenable, mais il faut améliorer substantiellement la perspective 2015-2017 ». Quant à son avenir au poste de Premier ministre, Jean-Marc Ayrault reconnaît qu'« il y a de très beaux miroirs à Matignon ». « Mais je ne passe pas mon temps à me regarder dedans, je travaille », ajoute-t-il.