Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a estimé mardi que la méthodologie de l'agence de notation Standard and Poor's était davantage liée à des facteurs politiques qu'aux fondamentaux économiques.

« Quand on regarde la façon dont Standard and Poor's argumente, on voit que la méthodologie a évolué et est maintenant plus liée à des facteurs politiques qu'aux fondamentaux économiques », a-t-il déclaré lors d'une conférence à Paris. La décision de l'agence « arrive, une nouvelle fois, complètement à contre-temps, au lendemain d'un accord franco-allemand sur un paquet de gouvernance extrêmement puissant », a-t-il jugé, selon le verbatim de la conférence.

Les agences, moteurs de crise

S&P a placé lundi sous surveillance négative les notes de dette à long terme de quinze pays de la zone euro, dont l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas, qui bénéficient de la meilleure possible. « L'économie de la zone euro a une capacité de rebond très rapide, nous avons uniquement un problème de confiance », a affirmé le gouverneur. « Les agences de notation ont été un des moteurs de la crise en 2008, on peut se demander si elles ne jouent pas encore ce rôle aujourd'hui ».

A propos des interrogations sur les banques françaises, « devenues une mode sur certaines places étrangères », Michel Noyer a répété que les établissements de l'Hexagone étaient « solides » et « capables d'augmenter leurs fonds propres ».