De source judiciaire, la commission des requêtes de la Cour de Justice de la République pourrait décider d'ouvrir ou non une enquête sur la ministre de l'Economie Christine Lagarde à propos de l'arbitrage favorable à Bernard Tapie lors de sa prochaine réunion, le 10 juin.

Cette date est justement la date-butoir pour les candidatures à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), un poste pour lequel la ministre française de l'Economie est pressentie pour succéder à Dominique Strauss-Kahn. Des Chinois, Indien, Sud-africain, Turc, Kazakh seraient ainsi sur les rangs, de même que le ministre belge des Finances, Didier Reynders.

Une réunion, trois possiblités

Le 10 juin, la commission des requêtes, composée de trois magistrats de la Cour de cassation, de deux magistrats de la Cour des comptes et de deux magistrats du Conseil d'Etat, devrait examiner les requêtes déposées contre Christine Lagarde, mais aussi contre le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, poursuivi par SOS Racisme pour discrimination raciale. Elle pourrait rendre son avis dans la foulée.

Première hypothèse: elle juge qu'il n'y a pas matière à ouvrir une instruction et classe sans suite. Deuxième possibilité: insuffisamment informée, elle demande à se faire communiquer des documents supplémentaires.

Troisième option: elle rend un avis favorable à l'ouverture d'une enquête. Le cas échéant, Jean-Louis Nadal saisira alors, dans la journée ou le lendemain, la commission d'instruction. Cette dernière, composée de trois magistrats de la Cour de cassation, entamerait alors une enquête qui pourrait aboutir au renvoi de Christine Lagarde et de Claude Guéant devant la formation de jugement de la CJR, chargée de juger les crimes et délits commis par les membres du gouvernement « dans l'exercice de leurs fonctions ».