Patrick Fauchon (PS), maire de Flamanville (Manche), où EDF a deux réacteurs et en construit un troisième, a plaidé lundi pour une indemnisation des riverains de centrales nucléaires qui veulent vendre leur maison, après les questions posées par la catastrophe de Fukushima.

« Certains peuvent se poser la question de savoir s'ils continuent à vivre auprès d'une centrale. Quelles peuvent être les indemnisations si la personne veut vendre sa maison ? La question est légitime. Une société comme la nôtre doit apporter des réponses par exemple en termes d'indemnisation », a insisté l'élu de cette commune en bord de mer lors d'une commission locale d'information (CLI) de la centrale qui se trouve à 12,40 m au-dessus du niveau de la mer.

Cette réunion exceptionnelle de la CLI, qui regroupe EDF, élus, experts et antinucléaires, a été convoquée pour faire le point sur la sûreté de la centrale après la catastrophe de Fukushima. Les deux réacteurs en fonctionnement à Flamanville, commune de 1.800 habitants, emploient 670 personnes. En outre, 3.800 personnes travaillent sur le chantier de construction du réacteur de troisième génération EPR.

Après les exposés d'EDF sur ce thème, Patrick Fauchon a estimé que « l'ensemble des experts et des autorités japonaises auraient pu faire les mêmes présentations qu'aujourd'hui à la veille de l'accident » de Fukushima.

Pierre Barbey, vice-président de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest (ACRO), un des deux laboratoires spécialisés indépendants en France, a en particulier regretté que les scénarios de gestion de crise évoqués par EDF ne portent que sur 12 ou 24 heures, alors que Fukushima a montré qu'une crise pouvait durer beaucoup plus longtemps.