Au 1er janvier 2024, en application de la loi pour le plein emploi, Pôle emploi devient France Travail. Mais cette nouvelle année s'accompagne surtout d'une nouvelle réduction des droits des demandeurs d'emploi.

Beaucoup de changements sont attendus pour le budget des ménages en 2024. Mais plusieurs mesures annoncées l'an prochain vont aussi affecter les droits des demandeurs d'emploi, après les deux revalorisations des indemnités chômages en 2023. En attendant, les conditions actuelles d'indemnisation des chômeurs seront maintenues au début de l'année. « Le gouvernement prend aujourd'hui un décret dit de jointure prolongeant à l'identique les règles en vigueur de l'assurance-chômage, et ce pour une durée qui ne pourra pas dépasser les six prochains mois », selon un communiqué du ministère du Travail.

Pôle emploi devient France Travail

Au 1er janvier 2024, en application de la loi pour le plein emploi, Pôle emploi devient France Travail. Le gouvernement espère que ce nouveau nom soit synonyme d'une meilleure collaboration entre les acteurs du marché du travail.

Nouvelle méthode de calcul de l'indemnité ?

Les organisations syndicales et patronales sont tombées d'accord en décembre sur un projet de convention pour l'assurance-chômage pour les trois prochaines années. Un nouveau calcul de l'allocation chômage va voir le jour à partir du 1er janvier 2024.

Jusqu'à aujourd'hui, les indemnités chômage sont calculées en multipliant le nombre de jours du mois avec une allocation journalière, calculée sur la base du revenu passé et de la durée de cotisation. Désormais, les indemnités seront calculées sur 30 jours, y compris en janvier, février, mars, mai, juillet, août, octobre et décembre.

Cette mesure, discutée jusqu'au 30 juin prochain, réduit de facto de 5 ou 6 le nombre de jours annuels indemnisés. Cependant, ces jours économisés rallongeront d'autant de jours les droits des allocataires de Pôle emploi qui arrivent à la fin de leur période d'indemnisation.

Objectif de cette réforme : 200 millions d'euros d'économies annuelles.

Réduction des droits pour les plus de 55 ans

Trop protégés les plus de 55 ans ? La durée de leur indemnisation est dans le viseur du gouvernement. Aujourd'hui, ils perçoivent un revenu pendant plus de deux ans (27 mois) contre 22 mois pour les 53-54 ans et 18 mois pour les plus jeunes des chômeurs. Mais loin d'être une sécurité, il s'agit « de mettre à la retraite de manière anticipée les plus de 55 ans, regrette le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. (...) Je ne vois aucune raison pour qu'il y ait une durée d'indemnisation plus longue. »

En clair, l'Etat appelle les entreprises à renforcer l'employabilité des seniors dans le but d'atteindre le plein emploi en 2027 comme l'appelle de ses vœux le chef de l'Etat Emmanuel Macron.

400 000 chômeurs de 55 ans et plus seraient concernés, sans compter les changements induits par la réforme des retraites appliquée depuis septembre 2023. Faut-il aussi décaler l'allongement de la durée d'indemnisation de deux ans ? C'est la volonté du ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Les jeunes plus vite indemnisés mais moins longtemps

Dans ce projet de convention, la durée minimale d'activité ouvrant droit à l'assurance-chômage passera de 6 à 5 mois pour les primo-arrivants sur le marché du travail. En toute logique, la durée d'indemnisation minimale sera alignée à 5 mois.

Plus de contrôles en 2024

« Je souhaite qu'on double au moins le nombre de contrôles de recherche d'emploi », a déclaré Olivier Dussopt dans un entretien accordé au quotidien Les Echos. Pour atteindre cet objectif les services de Pôle emploi / France travail devront contrôler 1 million de chômeur en 2024 et notamment s'assurer que les demandeurs d'emploi ne refusent pas de postes qui correspondent à leurs compétences et/ou aux formations financées par l'Etat dans les métiers en tension.

Pension de retraite, taux du PEL, salaire... Ce qui change pour votre budget au 1er janvier 2024