20 millions d’euros : c’est le prix payé par un fonds états-unien pour prendre le contrôle du Toulouse Football Club. Une somme dérisoire, si on la compare avec ce qui pratique dans d’autres pays et/ou d’autres sports.

C’est officiel : le Toulouse Football Club (« Téfécé » pour les intimes), est passé hier sous pavillon étranger. Le club de la Ville Rose, relégué en Ligue 2 à l’issue de la pire saison de son histoire (21 défaites en 28 matches avant l’interruption pour cause de coronavirus), a été racheté par un fonds états-unien, RedBird Capital Partners. Montant de l’investissement : 20 millions d’euros selon Le Monde, pour 85% du capital du club. Ce qui valorise le Téfécé à 23,5 millions d’euros.

Toulouse n’est pas le premier club de foot français à attirer les dollars US. En août 2016, l’investisseur Franck McCourt s’était offert l’Olympique de Marseille, unique vainqueur français de la Ligue des Champions, pour une somme estimée à 50 millions d’euros. Autre grand club tricolore, les Girondins de Bordeaux appartiennent depuis 2018 à l’entrepreneur Joe DaGrosa, qui y a investi entre 70 et 100 millions d’euros selon les sources.

TFC = 4% du Milan AC

Mais les riches Etats-uniens ne sont pas les seuls à s’intéresser à la Ligue 1. L’AS Monaco appartient depuis 2011 à l’oligarque russe Dmitry Rybolovlev, Lille à l’hispano-luxembourgeois Gérard Lopez depuis 2017, Nice à l’entrepreneur britannique Jim Ratcliffe depuis 2019… Le phénomène touche aussi des clubs plus modestes : Le Havre, Lens, Clermont ou encore Sochaux ont également des propriétaires étrangers.

Qu’est-ce qui rend les clubs français si attractifs ? Avant tout leur prix, dérisoire si on les compare à ce qui pratique dans d’autres pays et d’autres sports. A 23,5 millions d’euros, le Téfécé pèse ainsi moins de 4% du prix (740 millions d’euros) payé par des investisseurs chinois pour acheter le Milan AC, certes beaucoup plus prestigieux, en avril 2017. Et 0,5% des Cowboys de Dallas (football américain), l’équipe sportive la plus chère du monde en 2019 selon le magazine Forbes : 5 milliards de dollars (4,37 milliards d’euros).

Droits TV en hausse et trading de joueurs

Dans le même temps, les perspectives de gain pour ces investisseurs sont réelles. Grâce à la Dream Team (M’Bappé, Neymar, Cavani, etc.) du Paris Saint-Germain - autre club détenu depuis l’étranger, en l’occurrence le Qatar, qui y a investi plus de 2 milliards d’euros -, l’élite du championnat de France, est devenue plus attractive, même si elle reste loin la Premier League anglaise ou de Liga espagnole. Le montant des droits télé de la Ligue 1 va ainsi tripler à partir de 2020, permettant à chaque club de l’élite de récupérer environ 20 millions d’euros supplémentaires par an.

La France reste aussi un excellent réservoir de jeunes joueurs. Des talents qui peuvent être lancés en France, puis revendus avec forte plus-value aux grands clubs européens. Une stratégie, dite du « trading de joueurs », déjà adoptée par des clubs comme Monaco ou Lille, et qui pourrait également intéresser le nouveau propriétaire de Toulouse.