Le président du conseil d'orientation des retraites, Pierre-Louis Bras, va quitter ses fonctions « après neuf ans à sa tête », a-t-on appris mercredi auprès de Matignon, qui confirmait des informations du Monde.

Le COR et son président avaient été critiqués pendant le débat sur la réforme des retraites par l'exécutif, qui les avait accusés de relativiser l'ampleur des déficits à venir.

Le départ de M. Bras « n'est pas une sanction », a commenté l'entourage de la Première ministre, un avis que ne partagent pas plusieurs syndicats. « Le président du COR paie ses interventions et commentaires lors de la mise en œuvre de la réforme des retraites », a affirmé à l'AFP Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l'emploi, et membre du COR.

« Pierre-Louis Bras paye son indépendance d'esprit, le gouvernement fait le vide de toutes les voix qui ne vont pas dans son sens », a réagi Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT chargé des questions emploi, retraite et chômage, qui a qualifié le départ de M. Bras de « scandale démocratique du même niveau que le 49.3 ».

L'Unsa a également salué le travail de M. Bras au COR, estimant que celui-ci était devenu sous sa houlette « une instance incontournable qui doit perdurer ». « C'est la raison pour laquelle l'Unsa restera particulièrement vigilante pour que le COR reste un acteur autonome et indépendant », a ajouté le syndicat. « Le débat sur la dernière réforme n'a pas donné lieu à beaucoup de pédagogie », mais le COR de son côté a « fait référence en la matière », a salué de son côté la CFDT.

En poste depuis 2015

Pierre-Louis Bras, inspecteur général des affaires sociales, a été nommé président du Conseil d'orientation des retraites (COR) par le Conseil des ministres le 14 janvier 2015.

Diplômé d'HEC, licencié en droit, titulaire d'un diplôme d'études approfondies (DEA) en économie et ancien élève de l'ENA, il succédait ainsi à Raphaël Hadas-Lebel, qui occupait ce poste depuis 2006. M. Bras a notamment fait partie du cabinet de Martine Aubry à la fin des années 1990, lorsque celle-ci était ministre de l'emploi et de la santé.