Deux jours après le vote par le Sénat d'un amendement prévoyant de relever l'âge légal de départ en retraite à 64 ans, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal y a vu lundi le signe d'une possible « majorité » sur ce sujet inflammable.

« Je reconnais une forme de constance des Républicains au Sénat, qui chaque année depuis plusieurs années déposent des amendements sur ce sujet-là », a ironisé le ministre sur la chaîne LCI. Si le gouvernent ne retiendra pas cet amendement des sénateurs, Gabriel Attal veut malgré tout « y voir la possibilité, lorsqu'un texte de loi viendra devant le Parlement, que nous trouvions une majorité pour le faire adopter », a-t-il ajouté, alors que le gouvernement ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale.

Du côté de l'Assemblée justement, « avec le groupe LR, il y a une majorité pour voter un texte sur les retraites, si chacun est cohérent avec les engagements qu'il prend devant les Français », a avancé Gabriel Attal.

Après avoir hésité à faire passer une réforme des retraites via un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), le gouvernement a finalement choisi de présenter début 2023 un texte pour réformer les retraites. D'ici là, « on a fait le choix de la concertation avec les partenaires sociaux », a rappelé Gabriel Attal.

Concertations en cours au ministère du Travail

Syndicats et organisations patronales sont reçus depuis octobre au ministère du Travail et doivent successivement aborder trois blocs de sujets d'ici la fin de l'année : emploi des seniors et usure professionnelle, équité et justice sociale et équilibre du système de retraite.

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Mais les représentants des salariés continuent à s'opposer en bloc à un report de l'âge légal, actuellement fixé à 62 ans. Interrogé lundi sur les contours de l'aide ciblée qui prendra le relais début 2023 des remises sur le carburant, Gabriel Attal a une nouvelle fois esquissé quelques critères d'éligibilité.

« C'est une aide qui serait conditionnée au fait de travailler, d'avoir une voiture et un numéro de carte grise à déclarer pour bénéficier de l'aide, et d'être dans une catégorie populaire ou de classe moyenne, c'est-à-dire des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts », a-t-il énuméré, chiffrant le budget de cette aide à « 1,5 ou 1,6 milliard » d'euros.