Si les candidats à la présidentielle ne sont pas tous d'accord sur l'âge de départ à la retraite, l'augmentation du niveau des pensions fait quasiment l'unanimité, avec des disparités entre la droite et la gauche. Augmentation du « minimum vieillesse », retraite à 1800 euros, cumul emploi-retraite facilité ou encore restauration de la demi-part fiscale en faveur des veuves et veufs... MoneyVox fait le point sur les mesures des candidats.

La retraite, point d'achoppement entre les candidats à la présidentielle. L'âge de départ à la retraite divise les candidats, entre allongement de la durée du temps de travail ou fin de carrière à 60 ans. L'autre point concerne les pensions touchées par les retraités. Et sans surprise, c'est à gauche que l'on souhaite les augmentations les plus fortes, même si nombreux sont les candidats à annoncer vouloir faire un geste pour les retraités. MoneyVox fait le bilan.

Augmenter le minimum vieillesse

Au 1er janvier 2022, le « minimum vieillesse » (depuis 2006 renommé Aspa, allocation de solidarité aux personnes âgées) est de 916,78 euros pour une personne seule et 1 423,31 euros pour un couple. Trop peu pour de nombreux candidats. Yannick Jadot (Europe Écologie Les Verts) promet qu' « aucune personne âgée ne vivra sous le seuil de pauvreté », soit avec moins de 1 063 euros par mois. Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) partage cette volonté.

C'est légèrement plus que Marine Le Pen (Rassemblement National) et Anne Hidalgo (Parti socialiste) qui veulent toutes les deux revaloriser le minimum vieillesse à 1 000 euros par mois. Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) table sur « une augmentation du minimum vieillesse à hauteur du salaire minimum » (soit 1 800 euros net selon son programme). Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) va encore plus loin en promettant sur son site « aucune pension, aucune allocation en-dessous de 2 000 euros. »

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Une retraite à taux plein également augmentée

Pour les personnes ayant fait une carrière pleine, Emmanuel Macron (La République en Marche) souhaite « augmenter la pension minimale à taux plein à 1  100 euros par mois. » Fabien Roussel va un peu plus loin, puisque le candidat du Parti Communiste déclare dans son programme qu'il fixera « le montant minimum à 1 200 euros net. » Plus on va à gauche sur le spectre politique, plus les montants augmentent : Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) entend « porter a minima au niveau du SMIC revalorisé (1 400 euros) toutes les pensions pour une carrière complète. »

Sans donner de chiffres exacts, Valérie Pécresse (Les Républicains) assure qu'il n'y aura plus « aucune pension en dessous d'un Smic net par mois pour une carrière complète ». Jean Lassalle (Résistons !) reste également vague sur le sujet mais entend garantir par la Constitution le « maintien absolu du pouvoir d'achat des retraités face à l'inflation ». Une opinion partagée par Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) qui dans son programme indique vouloir « indexer les retraites à minima sur l'inflation pour augmenter les retraites chaque année de manière juste afin que les retraités ne perdent plus de pouvoir d'achat. » Enfin, Eric Zemmour (Reconquête !) propose de « revaloriser jusqu'à 600 euros par an les petites retraites inférieures à 1 300 euros mensuels en les exonérant totalement de CSG et CRDS. » Marine Le Pen milite également pour une augmentation des petites retraites.

Cumuler emploi et retraite

Comme d'autres candidats à droite, Eric Zemmour compte « supprimer les cotisation retraite pour les personnes cumulant emploi et retraite, dès lors qu'elles ont déjà validé tous leurs trimestres de cotisation. » Rendre ce cumul plus simple, c'est également la volonté de Valérie Pécresse qui milite pour la « liberté de cumuler emploi et retraite, sans limite. »

Emmanuel Macron va encore plus loin en proposant « un cumul emploi-retraite plus simple et plus avantageux, pour ceux qui souhaitent travailler plus longtemps et effectuer une transition souple vers la retraite, mais aussi de rémunérer les volontaires proches de la retraite ou à la retraite qui souhaitent faire profiter la société de leur expérience (aide aux devoirs, au montage de projet, transmission des savoir-faire...) en créant un service d'appui de travailleurs seniors. »

Un geste pour les personnes veuves

« Rétablir la demi-part fiscale des veufs et veuves. » La mesure est populaire, puisqu'elle est porté par cinq candidats : Fabien Roussel, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen sont pour. Tout comme Éric Zemmour et Valérie Pécresse, qui proposent en plus de « revaloriser les retraites des veuves et des veufs en augmentant la pension de réversion de 54% à 75% de celle du conjoint décédé. »

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