La fondation Terra Nova, proche du PS, suggère de mettre "à contribution" les retraités en alignant leur fiscalité sur celle des actifs, dans une interview de son président, Olivier Ferrand, au Monde daté de dimanche-lundi.

Cette proposition est motivée par « un souci d'équité intergénérationnelle » alors que « le niveau de vie des retraités d'aujourd'hui est supérieur à celui des actifs », fait valoir M. Ferrand, dont le « think tank » s'apprête à publier un rapport sur les retraites.

« La retraite moyenne d'un homme est supérieure au salaire moyen d'un homme: 1.617 euros contre 1.613 euros. C'est une première », souligne-t-il, ajoutant que « quand on passe au niveau de vie, l'écart se creuse » du fait que les retraités n'ont plus d'enfants à charge, qu'ils disposent de revenus patrimoniaux supérieurs et sont propriétaires à 75% de leur logement.

La meilleure situation des retraités

« Quel que soit le niveau de l'échelle sociale, les retraités sont dans une situation meilleure que les actifs », insiste le président de Terra Nova, remarquant que les retraités pauvres sont « moins nombreux que les actifs pauvres (450.000 contre 1,2 million) et la collectivité les traite mieux » avec 708 euros pour le minimum vieillesse contre 460 euros pour le RSA.

« Les retraités d'aujourd'hui doivent être mis à contribution à un niveau raisonnable », affirme-t-il, estimant que leur fiscalité dérogatoire représente 10 milliards d'euros. « Les retraités bénéficient d'une CSG de 6,6%, voire de 3,8%, contre 7,5% pour les actifs », cite M. Ferrand.

« Nous proposons aussi d'instituer une CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale, ndlr) retraite provisoire, avec un point de plus sur dix ans », poursuit-il.

Terra Nova se prononce en outre contre le relèvement de l'âge légal de la retraite, qui serait « inéquitable » car cela « revient à demander aux classes populaires, celles qui ont les carrières les plus longues, d'assurer le bouclage financier du système ».

« Le vrai sujet est sur la durée de cotisation » qu'« il faudra, de 2020 à 2050, allonger », prône M. Ferrand, en relevant que « notre temps de vie en retraite est déjà le plus haut de l'OCDE ».