Face à la hausse des prix de l'énergie, le gouvernement français a prévu de dépenser de l'ordre de 22 milliards d'euros en mesures de soutien au pouvoir d'achat, a indiqué lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Le gel des prix du gaz devrait coûter « sans doute 10 milliards d'euros sur l'intégralité de l'année 2022 », contre 1,2 milliard d'euros budgété jusqu'ici, a-t-il expliqué sur RMC/BFM TV.

« Le plafonnement des tarifs de l'électricité » a quant à lui coûté « 8 milliards d'euros et l'indemnité inflation 4 milliards d'euros », a détaillé le ministre. « La facture totale s'élève à plus de 20 milliards d'euros sur la seule protection de nos compatriotes contre la flambée des prix de l'énergie », a-t-il conclu.

« Le bouclier tarifaire » dégainé par le gouvernement contre la hausse des prix de l'énergie « va coûter cher », avait reconnu quelques minutes plus tôt le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt. « On peut regretter que cela creuse le déficit », a-t-il déclaré sur France Bleu Drôme Ardèche.

« Mais si nous n'avions pas mis en place ce bouclier tarifaire, la facture d'électricité des Français aurait augmenté de 50% au mois de février, la facture de gaz de 40%. Oui c'est de l'argent public, oui c'est de la dépense, mais c'est une dépense qui protège les Français », a argumenté Olivier Dussopt.

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Réponses ciblées

En hausse depuis plusieurs mois, les prix à la pompe s'approchent du seuil historique de 2 euros le litre.

Tiré par le conflit entre la Russie et l'Ukraine, le prix du gaz a lui atteint lundi matin un nouveau record sur le marché européen, à près de 350 euros le mégawattheure.

Face à l'inflation des prix de l'énergie, le gouvernement est prêt à prendre « davantage » de mesures de soutien au pouvoir d'achat des ménages mais il s'agira le cas échéant de réponses « ciblées », a assuré Bruno Le Maire.

« Ca ne sera pas un quoi qu'il en coûte », a martelé le ministre de l'Economie. « On ne répond pas à un tournant géopolitique majeur uniquement en versant un chèque ici ou là », a-t-il développé en référence à l'offensive russe en Ukraine déclenchée fin février, qui a accentué la hausse des prix de l'énergie.

« Nous apporterons une réponse à tous les Français les plus touchés par la crise, (...) des réponses ciblées sur ceux qui en ont le plus besoin », a ajouté Bruno Le Maire.

Mercredi, le président Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre Jean Castex d'élaborer « un plan de résilience économique et social » pour répondre aux difficultés qui découlent du conflit russo-ukrainien, notamment la hausse des prix de l'énergie et des matières premières.

En ce qui concerne les entreprises françaises, Bruno Le Maire s'est prononcé vendredi pour « un soutien ciblé et massif aux secteurs qui en ont besoin ».