Avec le confinement, les accidents de la route, et donc les sinistres pris en charge par les assureurs, sont en chute libre. Certaines compagnies ont déjà choisi d’en faire profiter leurs clients en leur offrant des ristournes. Ces gestes vont-ils être généralisés ? Les primes d’assurance vont-elles baisser grâce à la crise du nouveau coronavirus ?

2 mois de primes offertes… sur l’assurance de votre tracteur ! Si vous êtes agriculteur et client de Groupama, votre assureur a prévu de faire un petit effort pour vous aider à passer la crise. Il n’est pas le seul : ces derniers jours, plusieurs compagnies ont annoncé des gestes comparables. Ils concernent surtout l’assurance d’un autre type de véhicule, les voitures individuelles.

Confinement oblige, la circulation automobile est en effet en chute libre depuis un mois. Et avec elle, les accidents de la route : la baisse des sinistres est ainsi estimée autour de 75%, auto et moto confondues.

Certains assureurs vont faire un geste

Quelle économie cela représente-t-il pour les assureurs ? La Maif a annoncé un chiffre : 100 millions d’euros, en s’appuyant sur l’hypothèse d’un confinement de 8 semaines. Dans la foulée, l’assureur mutualiste s’est offert un joli coup de com’ en annonçant qu’il allait rembourser cette somme à ses sociétaires , à raison de 30 euros par véhicule assuré. Les clients concernés pourront, au choix, encaisser la ristourne, ou en faire don à des associations : le Fonds d’aide d’urgence Covid-19 de la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France, l’Institut Pasteur ou encore le Secours Populaire. La Matmut a emboité le pas en annonçant un gel de ses tarifs d’assurance auto jusqu’à la fin de 2021. Ce qui représente un effort de 50 millions d’euros, a expliqué l’assureur.

Et les autres ? Malgré les encouragements du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui a appelé les assureurs à généraliser ce type d’initiatives, les poids lourds du marché - Axa, Allianz, Macif, Covea - n’ont pas encore bougé. Et ils ne le feront peut-être pas. Interrogée par Le Figaro, Florence Lustman, qui préside la Fédération française de l'assurance (FFA), a ainsi écarté la possibilité d'un accord général sur le sujet, expliquant que « toutes les compagnies d'assurance ne seront pas en capacité de rendre l'argent des primes auto car elles devront faire face à une hausse des sinistres dans d'autres branches. ». Car si le confinement, en effet, permet de limiter les sinistres en assurance automobile, mais aussi en habitation - grâce à la baisse des cambriolages - et en dommages entreprise, la crise sanitaire, en revanche, leur coûte cher en complémentaire santé et en prévoyance.

Quel impact sur les primes à plus long terme ?

Quoi qu’il en soit, à plus long terme, la forte baisse de la sinistralité pendant le confinement, qui va durer au moins 2 mois , devrait en toute logique aboutir à une stabilisation, voire à une baisse des primes. Notamment pour les conducteurs qui, en l’absence de sinistres, vont améliorer leur coefficient bonus-malus.

Le conditionnel reste toutefois de rigueur. « L’évolution très favorable de la sinistralité routière (…) du fait du confinement n’est pas prise en compte à ce stade dans l’évolution des prix » , explique le site spécialisé Assurland.com dans un communiqué. Il faudra donc attendre la mise à jour des tarifs des assureurs, qui n’intervient généralement qu’une à deux fois par an. Attendre aussi la confirmation, à plus long terme, de la baisse des sinistres : « la tendance actuelle n’est pas prédictive de ce que seront les statistiques une fois sortis du confinement », explique ainsi Assurland.com. Il faut enfin se souvenir que le nombre de sinistres n’est pas le seul facteur pris en compte : il faut voir aussi l’évolution du prix des pièces détachées automobiles et le niveau d’indemnisation des victimes, notmament.

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Des solutions de court terme

En attendant, il est déjà possible de faire baisser la facture de votre prime d’assurance auto. Attention, pas en suspendant votre police ! Assurer son véhicule, même immobilisé au garage, reste en effet obligatoire.

En revanche, vous pouvez contacter votre assureur pour voir avec lui s’il est possible de diminuer provisoirement vos garanties, en passant par exemple d’une couverture « tous risques » à un contrat « au tiers ». Ou l’alléger de quelques options inutiles en ce moment, comme le prêt d’un véhicule en cas de sinistre. Attention toutefois : assurez-vous que vous pourrez modifier à nouveau votre contrat dans l’autre sens, sans délais, à la sortie du confinement.

Autre solution enfin : comparer les contrats offerts par les différents assureurs.

A consulter : le comparateur d’assurance auto de notre partenaire