Ce n’est plus une surprise : les taux de l’assurance vie sont à nouveau attendus en baisse pour l’année 2020. Le cabinet Facts & Figures anticipe une nouvelle baisse significative, sans toutefois tomber sous le cap symbolique des 1%.

L’étude annuelle du cabinet Facts & Figures (1), qui a valeur de référence dans le secteur de l’assurance vie, confirme le recul significatif des rendements des fonds en euros en 2019. Comme chaque année, les clients détenteurs d’un contrat « standard », ceux proposés au grand public par les banques notamment, sont les moins bien lotis : leurs fonds en euros ont rapporté en moyenne 1,24% sur l’année 2019, net de frais de gestion, contre 1,55% en 2018 selon Facts & Figures. Les contrats patrimoniaux (clients disposant déjà d’un patrimoine de plusieurs dizaines de milliers d’euros) ont eux rapporté 1,44% en moyenne en 2019, et les contrats « gestion privée » 1,42%, contre respectivement 1,83% et 1,86% en 2018.

Toutes catégories de contrats confondues, les fonds en euros de l’assurance vie, dont le principal atout est d’offrir aux épargnants une garantie en capital, ont ainsi servi un taux 2019 moyen de 1,33% selon Facts & Figures, contre 1,66% en 2018. Précision d’importance : les estimations de ce cabinet spécialisé sont souvent légèrement inférieures à celles de la Fédération française de l’assurance (FFA), car Facts & Figures se concentre sur les fonds en euros « classiques » de l’assurance vie individuelle, sans prendre en compte l’épargne retraite ni les fonds en euros spécifiques (immobiliers et « dynamiques »).

Vers un taux moyen « entre 1% et 1,10% » en 2020

L’érosion de la rémunération va se poursuivre en 2020 selon Facts & Figures, renforcée notamment par la crise du Covid-19. Le cabinet « pose une hypothèse de taux moyen servi » par les fonds en euros « entre 1% et 1,10% », net de frais de gestion. L’assurance vie éviterait ainsi de basculer sous la très symbolique barre des 1%. Le fondateur de Facts & Figures, Cyrille Chartier-Kastler, souligne que les fonds en euros bénéficient de réserves financières suffisantes pour « aller chercher du rendement ». Il juge d’ailleurs que la rémunération servie en 2019 reste « très correcte pour une épargne sécurisée » au regard du niveau de l’inflation : le rendement en 2019 est ainsi supérieur à l’inflation, de 0,2%, alors qu’il était inférieur en 2018.

« L’assurance vie perd sa dimension populaire »

En revanche, Cyrille Chartier-Kastler insiste sur la nécessité pour les assureurs de renouer avec le grand public. Il estime qu’en favorisant les supports en unités de compte (sans garantie en capital mais potentiellement plus rentables), les assureurs déliassent petit à petit l’épargnant « standard » au profit des clients patrimoniaux ou « banque privée ». « L’assurance vie perd sa dimension populaire », alerte Cyrille Chartier-Kastler. Or, si les assureurs ne trouvent pas des solutions pour répondre aux besoins du grand public, ils courent le risque d’une « remise en cause de la fiscalité » avantageuse de l’assurance vie.

Plus d’infos sur la fiscalité des retraits de l’assurance vie

(1) Baromètre 2020 de l’épargne-vie individuelle, 11e édition, Facts & Figures.