L'assurance-vie a généré une légère collecte nette positive (versements supérieurs aux retraits) en mai, à 200 millions d'euros, selon des chiffres présentés mercredi par la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA).

Sur les 5 premiers mois de l'année, la collecte nette s'est établie à 8,1 milliards d'euros. « C'est un faible montant si l'on fait référence aux années avant crise mais nous sommes revenus dans le vert par rapport à l'année dernière », a commenté Bernard Spitz, président de la FFSA.

En 2012, l'assurance-vie a connu pour la première fois une décollecte nette (retraits supérieurs aux versements), de 6,5 milliards d'euros. En cause, la concurrence du Livret A et du LDD dont les plafonds ont été relevés, les débats sur la fiscalité de l'assurance-vie qui ont généré de l'incertitude et la diminution de l'endettement des ménages, a résumé Jean-François Lequoy, délégué général de la FFSA.

« 2012 a été une année hors normes », a confirmé M. Spitz, qui a évoqué des effets d'aubaine au regard des avantages consentis au Livret A et au LDD. Les deux placements ont bénéficié du relèvement de leurs plafonds par le gouvernement (22.950 euros pour le Livret A et 12.000 euros pour le LDD). L'année dernière, ces livrets ont ainsi enregistré une collecte nette record de 49,2 milliards d'euros.

Soutien aux contrats « Euro-Croissance »

Bernard Spitz, qui présentait les résultats annuels du secteur, a insisté sur le rôle de l'assurance-vie dans le financement de l'économie réelle et sur l'attachement des Français à ce placement.

Mi-mai, François Hollande a annoncé que l'assurance-vie allait être réformée « pour que les fonds puissent être davantage affectés aux fonds propres des entreprises », sans fournir plus de détails.

M. Spitz a réitéré son soutien aux contrats « Euro-Croissance », une proposition du rapport Berger-Lefebvre, qui devrait servir d'appui à la réforme, visant à réorienter l'épargne vers les entreprises. Ils n'offriraient la garantie du capital investi qu'au terme du contrat mais permettraient d'obtenir de meilleurs rendements que les contrats en euros. « C'est une idée d'avenir, favorable aux assurés et à l'économie car les assureurs pourront placer cet argent de façon plus dynamique », a-t-il estimé.

Ce contrat se présente selon lui comme une « troisième voie » aux côtés des contrats en euros, à capital garanti à tout moment, et des fonds en unités de compte (actions, obligations, immobilier...), plus risqués mais avec de meilleurs rendements.