L'Association française d'épargne et de retraite (Afer) dénonce certaines mesures fiscales du rapport Attali qui menacent, selon elle, l'assurance-vie.

« Comment voulez-vous qu'on épargne sur le long terme si les règles du jeu changent en permanence? L'épargnant a besoin de stabilité, il a besoin de permanence fiscale », écrit Gérard Bekermann, le président de l'Afer, dans une lettre ouverte au Premier ministre François Fillon.

L'association, qui fédère 700.000 adhérents et gère plus de 40 milliards d'euros au profit de 2 millions de bénéficiaires, souhaite que l'assurance-vie soit « pérennisée et encouragée ». Elle redoute certaines recommandations du rapport Attali et met en garde contre une « enième réforme », qui serait perçue comme une « enième mesure punitive » par les assurés.

Le rapport Attali préconise notamment de faire reculer à la 20e année le seuil d'exonération maximal des plus-values des contrats d'assurance-vie, contre 8 ans actuellement, afin d'inciter « l'épargne longue investie en actions ».

Une proposition contestée par l'Afer, qui estime que l'épargne doit être « disponible dans un délai raisonnable » car elle n'est pas « constituée que pour la retraite, mais aussi pour faire face aux événements de la vie, accéder à la propriété ou financer les études des enfants ».

L'association rappelle que les Français ont placé 1.146 milliards d'euros en assurance-vie, notamment 630 milliards en titres d'entreprises qui « financent directement le développement de l'entreprise » et 390 milliards en obligations d'Etat qui « financent la dette publique ».