Le gouverneur de la Banque de France a salué mardi la mise à jour du programme de stabilité du gouvernement et l'a appelé à assurer sa réalisation « de manière crédible », afin que le déficit public revienne bien sous 3% du PIB en 2027.

« Le gouvernement français a eu raison de présenter la semaine dernière un programme de Stabilité actualisé, prévoyant une réduction des déficits à 5,1% cette année et à moins de 3% en 2027 », a salué lors d'un discours à New York François Villeroy de Galhau.

Initialement, l'exécutif tablait sur un déficit public à 4,4% du PIB en 2024, mais son dérapage inattendu à 5,5% en 2023 - au lieu de 4,9% initialement prévu - rendait l'objectif difficilement atteignable. L'objectif d'un déficit inférieur à 3% en 2027, exigé par Bruxelles, a été en revanche conservé.

Le gouvernement a « eu raison » d'actualiser son programme de Stabilité, « mais il s'agit maintenant d'en préciser le contenu et d'en assurer la mise en œuvre de manière crédible », a mis en garde François Villeroy de Galhau.

Fin mars, le gouverneur avait fustigé les « gouvernements successifs » qui « depuis quinze ans » ne « tiennent pas leurs engagements pluriannuels de redressement » des comptes publics, appelant à s'occuper « enfin sérieusement des dépenses ».

Pour rester dans les clous de 5,1% de déficit en 2024, dix milliards d'euros supplémentaires devront être trouvés en 2024, a prévenu la semaine dernière Bercy, qui avait déjà passé par décret en février dix milliards d'euros de coupes budgétaires - le maximum autorisé sans passer par un projet de loi finances rectificative (PLFR).

Les principales pistes évoquées sont : un « effort complémentaire » d'environ 5 milliards d'euros des administrations d'Etat (ventes de biens immobiliers, réforme du CPF, etc.) et un effort des collectivités locales pour que l'augmentation de leurs dépenses de fonctionnement reste cantonnée 0,5 point en dessous de l'inflation.

A cela s'ajoute une éventuelle taxation des rentes, qui pourrait viser les superprofits des énergéticiens ou les rachats d'actions, et sur laquelle travaillent quatre parlementaires.

Selon Bercy, une partie des 10 nouveaux milliards à économiser devra être encadrée au niveau législatif, via « des textes financiers de fin d'année » et « en toute transparence vis-à-vis du Parlement ».

Le programme de stabilité sera lui présenté mercredi en conseil des ministres, puis débattu au Parlement et transmis à Bruxelles.