L'allocation aux adultes handicapés (AAH) sera bientôt calculée sans tenir compte des revenus du conjoint, selon un décret publié jeudi au Journal officiel. 120 000 personnes handicapées en couple devraient voir leur AAH augmenter de 350 euros par mois en moyenne.

C'est une réforme très attendue qui va enfin entrer en vigueur. L'allocation aux adultes handicapés (AAH) sera calculée de façon individuelle, c'est-à-dire sans tenir compte des revenus du conjoint, à partir du 1er octobre 2023, selon un décret publié jeudi au Journal officiel. Le gouvernement a toutefois prévu un dispositif transitoire pour éviter que cette réforme pénalise certains bénéficiaires.

Pour les personnes déjà bénéficiaires de cette allocation, le changement de mode de calcul s'effectuera uniquement s'il les avantage. Cette déconjugalisation sera définitive. Les bénéficiaires ne pourront plus revenir en arrière si un jour la prise en compte des revenus du partenaire est de nouveau plus favorable.

En revanche, pour les nouveaux bénéficiaires dont le droit s'ouvre à partir du 1er octobre, l'allocation sera automatiquement déconjugalisée. Avec cette réforme, 120 000 personnes handicapées en couple devraient voir leur AAH augmenter de 350 euros par mois en moyenne, selon le gouvernement.

« C'est une aberration »... Ce que va changer l'individualisation de l'allocation adultes handicapés

1,2 million de bénéficiaires

Emmanuel Macron avait promis en avril de « bouger » sur l'individualisation de l'allocation aux adultes handicapés. Toutefois, son gouvernement et sa majorité avaient rejeté cette proposition plusieurs fois l'an dernier, au grand dam des associations. LREM jugeait cette mesure inéquitable car bénéficiant aux personnes handicapées, sans distinction de revenus.

Créée en 1975, l'AAH est destinée à compenser l'incapacité de travailler. D'un montant maximal de 956,65 euros mensuels, elle est versée sur critères médicaux et sociaux. Elle compte aujourd'hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270 000 en couple, pour une dépense annuelle d'environ 11 milliards d'euros.

Déconjugalisation de l'AAH : la mesure fera beaucoup de gagnants... et quelques perdants