La croissance du produit intérieur brut (PIB) en France au 3e trimestre devrait ressortir à 0,25% et être légèrement moins forte qu'estimée (0,3%) début septembre, selon la dernière enquête de conjoncture de la Banque de France publiée lundi.

« Les premières indications suggèrent une légère hausse du PIB en octobre », prévoit également la note. « Cela confirme la bonne résilience de l'activité au 3e trimestre et cela conforte nos prévisions 2022 (2,6%, NDLR) », a déclaré Olivier Garnier, le directeur général de la Banque de France.

La croissance de septembre a été « stable » par rapport à août, en dépit d'une légère hausse de l'activité dans la construction par rapport à l'industrie et aux services, distingue le rapport. « Au total, sur le trimestre qui vient de s'achever en septembre, l'activité aurait plutôt bien résisté, portée par le dynamisme de certains services marchands, mais aussi par une hausse de la valeur ajoutée dans l'industrie pendant l'été », poursuit la Banque de France.

« Dans un contexte fortement incertain, notamment sur le coût et la disponibilité de l'énergie », les « entreprises anticipent pour octobre que l'activité évoluerait peu dans l'industrie et le bâtiment et augmenterait à nouveau dans les services marchands, mais plus légèrement que les mois précédents », anticipe l'enquête.

La banque centrale relève également que les prix des produits finis sont repartis à la hausse en raison d'un fort rattrapage saisonnier après l'été et des incertitudes liées à la crise énergétique qui « s'étendent à tous les secteurs », selon M. Garnier.

« 29% des chefs d'entreprise dans l'industrie manufacturière déclarent avoir augmenté leur prix de vente en septembre. Cette proportion est particulièrement élevée dans l'agro-alimentaire (où 43% des entreprises indiquent avoir augmenté leurs prix), l'industrie chimique, et le bois, papier, imprimerie. Elle s'élève à 49% pour les entreprises du bâtiment et à 21% pour les services marchands », indique la note.

Les augmentations, qui devraient légèrement se tasser en octobre dans l'industrie (23%), les services (20%) et le bâtiment (44%), portent tout spécialement sur les services aux particuliers (hébergement, restauration, réparation automobile) et le transport.

Les difficultés d'approvisionnement continuent de s'éloigner du « pic d'avril », selon M. Garnier mais restent élevées (49% dans l'industrie, 40% dans le bâtiment).

En matière de trésorerie, l'industrie continue de souffrir, tant les grandes entreprises que les PME, en raison du coût des matières premières et de l'énergie.

« Cette dégradation touche plus particulièrement certains secteurs industriels comme l'industrie pharmaceutique, la chimie, le bois, papier, imprimerie et les équipements électriques », toujours selon la Banque de France.

« Il commence à y avoir des différences assez fortes selon les secteurs. Les services continuent à bien résister (...) par contre l'industrie commence à souffrir, ça c'est le phénomène un peu nouveau qui n'est pas très surprenant parce qu'il est lié à la forte augmentation des factures énergétiques qui comptent beaucoup plus sur l'industrie », a commenté lundi sur France Culture François Villeroy de Galhau.

Selon lui, une récession n'est pas à exclure en 2023, à -0,5%, même si ce n'est pas le scénario le plus probable. « S'il devait y avoir une récession, nous pensons qu'elle serait limitée et temporaire (...) au passage ceci justifie qu'il ne faille pas aujourd'hui un nouveau quoi qu'il en coûte », a-t-il ajouté.