Le gouvernement a adopté vendredi 22 juillet une mesure autorisant le rachat des RTT non utilisés par les salariés de manière défiscalisée. Une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat, mais qui inquiète certains sur la question du droit du travail et du temps de repos des travailleurs.

Une nouvelle mesure en faveur du pouvoir d'achat a été adoptée par les députés vendredi 22 juillet. Elle concerne le rachat défiscalisé des jours de RTT quand ceux-ci ne peuvent être pris par les salariés, ou que ces derniers n'en veulent pas. La mesure fait partie du projet de loi de finances rectificatives, rapporte Le Parisien.

Les RTT non utilisés sont aujourd'hui perdus. Leur rachat offrirait aux salariés un réel gain de pouvoir d'achat, et les employeurs y sont également favorables car cela constitue un levier pour embaucher et assurer la bonne marche de l'entreprise. La mesure est aujourd'hui limitée dans le temps, du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2023 et le rachat des RTT serait plafonné à 7 500 euros par an.

Plusieurs craintes exprimées

Mais tout le monde ne pourra profiter de la mesure. Selon le service d'étude et statistiques du ministère du Travail (Dares), seuls 15% des salariés à temps plein voient leur travail décompté en jours. La majorité sont des cadres, des employés de banques et des assurances ou des personnes travaillant dans des entreprises de plus de mille personnes.

« Si, dans les grands groupes, les directions des ressources humaines vont communiquer sur ce dispositif, allez donc demander à l'employé de la boulangerie du coin s'il est au courant ! », s'inquiète Bernard Vivier, directeur de l'Institut Supérieur du Travail. La mesure serait donc biaisée et ne bénéficierait pas forcément aux Français dont le pouvoir d'achat a le plus besoin d'un coup de pouce.

D'autres craignent que les employeurs fassent pression sur leurs salariés pour qu'ils se fassent racheter leur RTT, assurant ainsi leur présence au travail. À terme, la mesure pourrait être étendue et ne plus concerner que les salariés du privé. Cette période, jusqu'à fin 2023, devrait permettre de réfléchir au dispositif.

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